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Le - Avec l’aide des négociateurs du GIGN, les élus se forment à la gestion des situations de conflit

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Neufchâtel-en-Bray : avec l’aide des négociateurs du GIGN, les élus se forment à la gestion des situations de conflit avec les habitants

Aider les élus à gérer les tensions. Tel est le but de la formation dispensée, par des négociateurs formés par le GIGN, aux maires et conseillers municipaux du Pays de Bray.

Si l'initiative est saluée par les élus, tous ne participeront pas à la formation proposée par la gendarmerie.
Si l’initiative est saluée par les élus, tous ne participeront pas à la formation proposée par la gendarmerie. (©Le Réveil de Neufchâtel (Archives))

Par Stéphanie Petit

Publié le 14 Avr 21 à 8:33 

Ce jeudi 15 avril, maires, conseillers municipaux et gendarmes vont se retrouver à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime) autour d’un objectif commun, celui d’éviter le conflit.

Des négociateurs du GIGN

Formés par des négociateurs du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), les élus apprennent à désamorcer des situations tendues. Par le biais de jeux de rôles et de cas concrets, les élus font part de leurs difficultés.

L’initiative nationale pilotée par le ministère de l’Intérieur et la gendarmerie est déployée en Pays de Bray.

Deux formations ont lieu ce jeudi au cinéma Le Normandy de Neufchâtel-en-Bray. Les élus du Pays de Bray et de la Vallée de la Bresle sont nombreux à avoir répondu à l’invitation.

Un vrai besoin en Pays de Bray ?

Le quotidien des maires est-il de plus en plus difficile ? À écouter les élus du Pays de Bray, rien à signaler. « Je n’ai jamais rencontré de grosses difficultés », remarque Patrick Outrebon, élu depuis plus de 30 ans à Campneuseville. Il poursuit : « Il faut savoir garder son calme et faire preuve de diplomatie. C’est un premier point de départ. Nous arrivons à régler les problèmes en discutant ». Si le besoin ne se fait pas sentir, la main tendue est acceptée. « Un élu référent va participer à la formation pour faire de la prévention », confie Patrick Outrebon.

« Un bras d’honneur, ça arrive »

À Bellencombre, Thierry Prévost observe : « Je suis un enfant du village, les habitants ont mon numéro. Je n’ai jamais été insulté par un habitant de Bellencombre ». L’élu poursuit : « Quand les gens ont un problème, ils viennent en mairie et on le règle ». Rémy Ternisien, maire de Saint-Léger-aux-bois évoque une « commune calme, dans l’ensemble ». Il n’assistera pas à la formation.

« C’est de pire en pire »

Mais le Pays de Bray est varié. Tous les villages ne se ressemblent pas. L’agressivité envers les élus, « c’est devenu un phénomène de société », estime Rémy Renault. Le maire de Critot confie avoir été verbalement agressé quelques fois. Dans un autre village du Pays de Bray, un élu souhaite garder l’anonymat. Ce dernier confie : « Un bras d’honneur, ça arrive. C’est de plus en plus fréquent. Nous rencontrons des gens agressifs ». Au début de son deuxième mandat, le maire détaille : « C’est une ou deux personnes dans le village. Mais avant, nous n’en avions pas ». Un constat partagé par Xavier Lefrançois, élu depuis plus de 10 ans. Le maire de Neufchâtel-en-Bray confie : « On m’a crevé les pneus. Lors de mon 1er mandat, un habitant voulait s’en prendre physiquement à moi car je l’avais pris en train d’uriner sur une vitrine ». Il enchaîne : « Je rencontre des incivilités. C’est de pire en pire ». Pour l’élu, les réseaux sociaux participent à saper le respect entre les individus.

Sur ce point, Nicolas Bertrand remarque : « Il y a de moins en moins de respect pour les élus depuis 10 ou 20 ans avec les réseaux sociaux ». Toutefois, ce dernier assure n’avoir jamais été agressé.

Tout comme son homologue neufchâtelois, le maire des Grandes-Ventes salue l’initiative. « C’est intéressant. Les élus sont souvent en première ligne, parfois sur des situations particulières ». Il conclut : « Avec un dialogue constructif, on peut arriver à sortir par le haut d’une situation compliquée ».

Source : actu.fr

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