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Entretien

Bérangère Sansen, intervenante sociale à la gendarmerie d’Hazebrouck : « 50 % des dossiers concernent les violences conjugales »

Bérangère Sansen est une intervenante sociale. Son rôle est d’écouter les habitants sur leurs problèmes familiaux pour les aider à mieux les gérer et les orienter vers des solutions. Elle intervient en Flandre intérieure et maritime.

Par Gwendoline Plée | Publié le16/04/2022 Partager Twitter

Bérangère Sansen, intervenante sociale à la gendarmerie d’Hazebrouck : « 50 % des dossiers concernent les violences conjugales »

Intervenante sociale pour les compagnies de gendarmerie d’Hazebrouck et de Dunkerque-Hoymille, Bérangère Sansen écoute et fait le relais entre les habitants et les forces de l’ordre, les associations et les organismes afin de résoudre les problèmes familiaux. Entretien.

Pouvez-vous vous présenter  ?

« Je suis en poste depuis décembre 2016, je suis salariée du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de Dunkerque mais j’exerce en tant qu’intervenante sociale pour les compagnies d’Hazebrouck et Dunkerque-Hoymille. »

Quel est votre rôle ?

« Mon rôle consiste à traiter tous les problèmes sociaux et à aider les habitants qui portent plainte, déposent une main courante ou sont envoyés à la demande d’un organisme. Je traite aussi bien les violences conjugales que les violences intrafamiliales, les conflits, les séparations, les jeunes en fugue… Je traite les problèmes auxquels les gendarmes ne peuvent pas répondre, je pallie ce manque-là.

« Je ne juge pas, je conseille, j’apporte un regard neutre, une objectivité. »

Mais je ne suis pas une assistante sociale : je décris ce qui va et ne va pas dans la situation, j’oriente les personnes sur les démarches à accomplir et les mets en relation avec les organismes adéquats. Je fais le lien. Je propose mes services aux femmes, aux hommes et aux enfants. Ce service est gratuit et totalement confidentiel. Le but est d’apporter une réponse et une solution quand c’est possible. Je suis aussi ici pour faciliter le dépôt de plainte vers la gendarmerie. »

Cette écoute est-elle nécessaire ?

« Oui, car dans mon bureau, je ne juge pas, je conseille, j’apporte un regard neutre, une objectivité. Parfois les personnes se rendent compte de la situation quand elle est exposée par une autre personne. Elles me disent souvent qu’elles ne voyaient pas les choses de cette façon. Le but est de prendre du recul mais aussi de les rassurer. »

Combien êtes-vous dans le département ?

« Nous sommes cinq pour le département du Nord. Département qui est le mieux pourvu, ce qui veut dire aussi qu’il y a beaucoup de problèmes à gérer. »

Quels sont les problèmes majoritairement traités par vos services ?

« Dans la compagnie d’Hazebrouck, 50 % de mes dossiers concernent les violences conjugales. Ces problèmes sont souvent accompagnés d’autres problèmes, liés à l’alcool. Une fois sur deux, ils nécessitent la protection de l’enfance. Pour la compagnie de Dunkerque-Hoymille, ce nombre grimpe à 57 % de mes dossiers. »

Est-ce que les violences conjugales ont tendance à augmenter ?

« Oui, elles ont tendance à augmenter, notamment depuis le confinement. Ça n’a pas facilité la cohabitation. Les situations sont aujourd’hui plus dégradées qu’auparavant. Les dossiers sont souvent plus compliqués et plus nombreux. Il faut aussi insister sur le fait qu’il n’y a pas que les femmes qui sont victimes, mais aussi des hommes, même s’ils ont du mal à en parler. Par exemple à la compagnie d’Hazebrouck, sur mes 83 dossiers, 3 concernent des hommes. À Dunkerque, sur 58 dossiers, j’en ai 4. Même si on peut penser qu’il y en a plus car les hommes ont souvent un sentiment de honte pour en parler et il y a peu de communication sur ce sujet, ce qui ne les incite pas à venir. »

Rencontrez-vous des difficultés à gérer certains problèmes ?

« Parfois les solutions ne peuvent aboutir, par manque de logement par exemple, ou quand la victime ne peut quitter le domicile car elle n’a pas d’argent. Parfois, aussi, mon rôle ne suffit pas car il faut un suivi psychologique. Car c’est souvent toute une histoire familiale qui est à l’origine des conflits. »

Comment peut-on vous rencontrer ?

« On prend rendez-vous avec moi au 07 78 68 08 08, dans chaque gendarmerie (Hazebrouck, Merville, Estaires, Wormhout…) ou au CIDFF de Dunkerque. Je peux aussi me déplacer dans un endroit neutre, au plus près du domicile de la personne car, parfois, se déplacer peut aussi être un frein. Je m’adapte à chaque situation. »Nouveau décret : une avancée pour les victimes de violences conjugales

Source : lindicateurdesflandres.nordlittoral.fr

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