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Le - Bertrand Soubelet revient sur la démission du chef d’état-major de Villers

Bertrand Soubelet revient sur la démission du chef d’état-major de Villers

Le général se montre critique quant à la nomination du nouveau chef d’état-major des armées prévue mercredi 19 juillet.

Bertrand Soubelet revient sur la démission du chef d’état-major de VillersCrédit Image : Johanna Guerra / RTLNET | Crédit Média : Benjamin Duhamel | Durée : 00:32 | Date : 19/07/2017

 

Après un récent désaccord avec le gouvernement, le chef d’État-major des armées, Pierre de Villiers, a annoncé sa démission mercredi 19 juillet. Le général a expliqué, dans un communiqué, qu’il considère « ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel (il) croit pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays ».

Suite à ce départ, le général Bertrand Soubelet a réagit sur RTL : « Pierre de Villiers, qui est un grand chef, a tiré les conclusions et les enseignements de ce qu’il vient de vivre, de cette espèce de grande incitation politico-médiatique par rapport aux positions qu’il a pris à l’Assemblée nationale ».

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Lors de la commission Défense au Palais Bourbon, Pierre de Villiers, le chef d’état-major avait exprimé son mécontentement quant aux coupes budgétaires imposées aux armées en 2017. Cette opposition lui avait alors valu un sévère recadrage d’Emmanuel Macron lors d’une cérémonie à l’Hôtel de Brienne.

« Des positions cohérentes »

Selon Bertrand Soubelet, général 4 étoiles et ancien numéro 3 de la gendarmerie, l’attitude du général de Villiers était conforme et justifiée. « Ces positions étaient tout à fait cohérentes et normales pour un chef qui doit faire tourner des armées avec un budget, et à qui on a dit qu’on allait l’amputer de 850 millions d’euros« , a-t-il affirmé au micro de RTL.

La nomination du nouveau chef d’état-major des armées devrait être faite mercredi 19 juillet en Conseil des ministres. « Un seul nom sera proposé par la ministre des Armées Florence Parly », a indiqué l’entourage du chef de l’État à l’AFP.

Une nomination déterminante

De son côté, Bertrand Soubelet s’est montré méfiant quant à cette nouvelle nomination. « J’espère qu’il choisira un CEMA qui continuera dans cet esprit-là (celui de Pierre de Villiers, nldr), c’est-à-dire de toujours dire les choses et de toujours dire la vérité au Président de la République ».

« Si c’est un béni-oui-oui qui arrive, déjà je pense que les relations entre le Président de la République et les armées ne sont pas très bonnes et ça n’a pas très bien commencé, (…) ça risque d’être compliqué », a conclu le général.

Sourcewww.rtl.fr

RÉACTIONS

«Faute irresponsable», «méthode brutale»… Macron critiqué après la démission du général de Villiers

Par Robin Ecoeur — 

Le chef d'état-major des armées Pierre de Villiers à l'Elysée, le 27 juin 2016

Le chef d’état-major des armées Pierre de Villiers à l’Elysée, le 27 juin 2016 Photo Patrick KOVARIK. AFP 

Des politiques de droite et de gauche reprochent au chef de l’Etat la situation qui a conduit à la démission du chef d’Etat major.

Dans un communiqué à l’AFP, le général, en poste depuis trois ans et demi, a annoncé démissionner de son rôle de chef d’état-major des armées (CEMA) alors qu’il avait récemment été reconduit à son poste jusqu’en juillet 2018.

Une partie des réactions sont directement destinées au président de la République. Et comme souvent, l’opposition ne se prive pas. A droite, Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, dénonce sur Twitter une «faute irresponsable» de la part du chef de l’Etat, en ajoutant qu’Emmanuel Macron préfère Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, au général de Villiers. L’ancien ministre de la Défense, Hervé Morin, parle d’une «conséquence grave d’une faute grave du chef de l’Etat». A l’extrême droite, Marine Le Pen joue sur son terrain de jeu favori : la peur. Elle tweete : «Confronté à la droiture du Général de Villiers, E. Macron rétablit le crime de lèse-majesté au prix de la sécurité des Français.» Florian Phillipot, vice-président du Front national, réagit sur l’antenne de France Info en annonçant que c’est «un choix inquiétant qui illustre une dérive du pouvoir depuis des années accentuée par le président Macron : faire le choix du sacrifice budgétaire de nos armées.»

Dans un communiqué, Gérard Larcher et Christian Cambon rendent un hommage appuyé au nom du Sénat à Pierre de Villiers :  «Le Sénat a pu mesurer la très grande valeur du général de Villiers, apprécier sa parole vraie, admirer son courage et son intégrité. C’est un très grand serviteur de la Nation à qui la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat veut dire son estime et sa reconnaissance.»

Les réactions ne sont pas plus modérées à gauche. Du côté de la France insoumise, Alexis Corbière considère cette démission comme «une preuve cinglante d’échec de la politique de Macron et de sa méthode brutale». Le député France insoumise Bastien Lachaud salut quant à lui le courage du général : «Sous Macron, un CEMA ne peut plus s’exprimer librement devant l’Assemblé nationale sans devoir démissionner. Merci à lui de l’avoir fait.» Benoît Hamon tacle lui aussi le Président : «La démission du général Pierre de Villiers après l’annonce des coupes budgétaires pour nos armées est le nouveau chef-d’œuvre d’Emmanuel Macron.»

En allant dans le même sens, le général Bertrand Soubelet, ancien numéro 3 de la gendarmerie nationale applaudit la démission.  «Un grand chef lucide ne subit pas et tire toujours des conclusions dans le sens de l’intérêt général. Pierre de Villiers est de ceux-là.» Le général François Chauvancy met en garde le Président sur France Info :«Personnellement, je pense que c’est un mauvais signal donné à la communauté militaire. Je crois que nous avions un chef d’état-major des armées qui était présent, qui défendait les armées. Finalement, on met à l’écart les contradicteurs. Mais il ne faut pas oublier que les armées, c’est une permanence et non pas un enjeu électoral.» 

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