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Le - Bras de fer entre maires, à Bouclans et Saône, pour la brigade de gendarmerie

Bras de fer entre maires, à Bouclans et Saône, pour la brigade de gendarmerie

Les gendarmes de Bouclans vont-ils déménager à Saône ? Les maires des deux communes s’opposent sur ce sujet : Martial Hirtzel craint un départ, quand son homologue saônois, Benoît Vuillemin, fait des pieds et des mains pour le provoquer. Prudente, la gendarmerie confirme « qu’une piste de réflexion » est engagée. Explications.

Par Willy GRAFF – Hier à 20:00 | mis à jour à 21:32

La gendarmerie de Bouclans se compose d’un accueil, de bureaux et de sept logements de fonction. Elle dépend directement de la brigade de Besançon-Tarragnoz. Photo ER /André MONNOT

« Quand j’ai appris ça, j’ai bondi de ma chaise ! », confie Martial Hirtzel. C’est au détour d’une conversation avec une lieutenant de gendarmerie, fin août dernier, que le maire de Bouclans a découvert la problématique : « On m’a expliqué qu’il existait un projet de construction d’une nouvelle brigade à Saône. Une réunion a eu lieu en juin à l’initiative du maire de Saône, à laquelle je n’avais pas été convié. »

Martial Hirtzel, le maire de Bouclans, veut se battre pour maintenir la brigade sur sa commune. Photo ER /L’Est Républicain

Le maire de Bouclans prêt à mettre la main au portefeuille

Dépendant de la brigade de Besançon-Tarragnoz, la gendarmerie de Bouclans se compose d’un accueil, de bureaux et de sept logements de fonction. Le bâtiment a été construit il y a une quarantaine d’années et souffre d’une vétusté certaine.

« Je m’engage à consacrer une partie du budget à la rénovation pour y pallier, à la fois sur l’entretien courant et sur des travaux », se défend le maire, qui explique avoir rencontré en octobre la commandante de compagnie, Nelly Wilmot, pour plaider sa cause.

« On n’imagine pas une seule seconde perdre notre brigade »

« Je lui ai fait part de ma motivation extrême à garder la gendarmerie. On n’imagine pas une seule seconde perdre notre brigade, la population du secteur y est très attachée », appuie Martial Hirtzel, en demandant désormais à être associé à la réflexion. Car réflexion il y a. Ce sont les mots – choisis avec soin – par la gendarmerie pour le confirmer. « Aucune décision n’a encore été prise », assure la commandante de compagnie.

Le maire de Saône, Benoit Vuillemin, fait tout pour rapatrier une unité de gendarmerie sur le territoire communal. Photo ER /Arnaud CASTAGNE

« Une vraie attente de la population de Saône »

À Saône, Benoît Vuillemin assume sa manœuvre politique. « C’est un dossier qui existe depuis les années 70, mais qui n’a jamais été pris à bras-le-corps. Depuis, Saône a grandi. Ce n’est plus un petit village, mais une ville de 3 500 habitants (N.D.L.R. : contre 1 000 à Bouclans) qui fait office d’entrée sud du Grand Besançon Métropole, avec des axes routiers majeurs », avance le maire au soutien de sa candidature.

« On veut que les gendarmes soient bien intégrés dans la vie quotidienne, proches des activités et des commerces. Il y a une vraie attente de la population de Saône et un vrai besoin. Cet été, j’ai été obligé de prendre un arrêté antirassemblement car il y avait des problèmes de délinquance, auxquels s’ajoute une hausse des cambriolages  », insiste l’élu, déterminé à obtenir gain de cause.

Chacun voit midi à sa porte

Benoît Vuillemin dit « comprendre la position » du maire de Bouclans, tout en déclarant « ne pas être là pour parler d’intérêt individuel, mais plutôt d’intérêt général. »

L’élu de Saône insiste en proposant une solution intermédiaire : «  Pourquoi ne pas reproduire ce qui a été fait à Pusey (Haute-Saône), une sorte de point sécurité physique ? Mais au moins une présence des forces de l’ordre. » Affaire à suivre.

Source : www.estrepublicain.fr

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