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Brebis et poules s’installent chez les gendarmes de Revin

 MIS EN LIGNE LE 24/07/2022 À 15:41 

JULIEN LEPRIEUR

Des brebis, des poules et des arbres. La brigade de gendarmerie de Revin a des allures de mini-ferme depuis le début de l’été. Si les animaux égayent la vie de la caserne, ils permettent aussi de préserver la biodiversité et aussi… de gagner du temps.

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Un petit noir et un petit blanc, soit deux surprises pour les bleus, voilà quelques semaines. La famille s’est agrandie pour le plus grand bonheur de la caserne de Revin. Surtout, les gendarmes ont aidé les brebis à agneler (des naissances pas prévues au programme), portant à douze le nombre d’ovins dans le cheptel.

Habit de gendarme puis de berger

En ce vendredi soir de juillet, ils sont treize à troquer l’habit de gendarme pour celui de berger. La transhumance est courte, à peine quelques mètres pour que les brebis puissent paître tranquillement sur une nouvelle parcelle herbue.

La scène est comique, gendarmes en uniformes et quelques membres de leur famille tentent de guider les ovins vers leur nouveau lieu de vie. Un changement d’espace sur le gros hectare de pelouse qui entoure la gendarmerie de Revin. « On s’en occupe hors du service », précise d’emblée le gendarme Thomas, devançant toute critique sur ce hobby. « Passer de gendarme à berger, tout le monde se prend au jeu. Au lieu de fumer leur clope, les collègues vont voir les moutons. »

« On a demandé 1 800 € pour la sécurisation des espaces des animaux et pour acheter des arbres fruitiers »

Pas très loin des ovins, des gallinacés caquettent dans ce qui était, jadis, le domaine des chiens de la caserne. Dans l’ancien chenil, inoccupé depuis plus de vingt ans, quatre poules s’approchent volontiers quand on entre sur leur terrain. « Tout le monde les nomme à sa sauce », sourit le gendarme Thomas. Ces quatre nouvelles pensionnaires de la brigade revinoise vivent ainsi une deuxième vie, ici. « Ce sont des poules de réforme de Champigneul-sur-Vence. Elles produisent des œufs et s’occupent des déchets verts. »

Cette petite ferme est le résultat d’un appel à projet biodiversité, lancé par le ministère de l’Intérieur. Pour la troisième année, des crédits ont été débloqués pour mettre un peu plus d’écologie et de sauvegarde de la biodiversité dans certaines agences étatiques. À Revin, Thomas a « juste » monté un dossier en présentant les possibilités de cette brigade. « On a demandé 1 800 € pour la sécurisation des espaces des animaux mais aussi pour acheter douze arbres fruitiers et cinq carrés potagers. »

Des moutons pour toutes les gendarmeries du nord Ardennes ?

Dans un coin de la caserne, les fruitiers s’épanouissent dans un espace « qui était vide ». Dans les carrés, les fraises ont toutes été dévorées mais il reste quelques salades qui poussent. « Tout le monde se sert quand il passe. Il n’y a pas de règle, premier arrivé, premier servi. Ici, on a une dizaine d’enfants et vingt-quatre familles. »

Les animaux se sont largement accoutumés à ce nouvel environnement et à cette vue sur la Vallée. « Les brebis ont été prêtées par un couple d’éleveurs de La Neuville-aux-Joûtes. »

« Ça rend la caserne plus vivante »

Les familles se sont aussi habituées à vivre avec une nouvelle compagnie. « Ça rend la caserne plus vivante, ça crée du lien, comme quand il faut les déplacer, et les enfants viennent les voir », liste le gendarme Thomas. C’est aussi « un petit geste » et l’occasion « de faire changer les esprits » sur la nécessité de préserver la biodiversité.

Gagner du temps sur la tonte

Les moutons ont aussi permis aux gendarmes de… gagner du temps. Car les pelouses requéraient une personne « des fois trois fois par semaine » pour tondre l’hectare herbu. « C’est bien d’avoir une brigade avec des espaces verts mais on n’a pas forcément le temps de tondre. On était deux à le faire. Là, on peut faire autre chose. »

Les idées des gendarmes ne s’arrêtent pas là. Thomas aimerait désormais proposer à un apiculteur d’installer des ruches. « On a des contacts mais rien n’est fixé. » Les bleus ont définitivement la main verte.

Source : abonne.lardennais.fr

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