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Le - « Ce n’est pas à la gendarmerie qu’on en veut, c’est à l’État », dit le père de Rémi Fraisse

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Jean-Pierre Fraisse s’est dit « très en colère » au micro d’Europe 1, mardi, réagissant à l’ordonnance de non-lieu rendue par les juges d’instruction enquêtant sur la mort de son fils.

TÉMOIGNAGE EUROPE 1Plus de trois ans après la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste qui avait succombé à l’explosion d’une grenade lancée par un gendarme en 2014 à Sivens, dans le Tarn, la justice a finalement rendu un non-lieu, mardi. Une décision conforme aux réquisitions du parquet et motivée par le caractère « proportionné » de l’emploi de la force par les militaires le jour des faits, survenus en marge d’affrontements sur le chantier d’une retenue d’eau controversée. Mais les proches du jeune homme continuent eux de protester, déplorant une « absence de justice ».

« Circulez, y’a rien à voir ». « Il y a un garçon de 21 ans qui est décédé dans les pires conditions, avec une grenade lancée à bout portant dans le dos, qui lui a éclaté les poumons, qui lui a éclaté trois vertèbres », rappelle Jean-Pierre Fraisse, le père du jeune homme. « C’est une mort d’homme. Je ne vois pas pourquoi quand quelqu’un assassine quelqu’un c’est un assassinat, mais quand c’est dans une opération de maintien de l’ordre comme ça, c’est circulez, y’a rien à voir. »

« Des ordres en sous-main ». « En tant que père, je suis très en colère et très déçu, bien que m’y attendant depuis longtemps », poursuit Jean-Pierre Fraisse. « Ça ajoute à la douleur parce qu’on voit que la justice ne se fait pas. Nous ce qu’on veut, c’est que les responsabilités soient établies au bon niveau », explique le père de Rémi Fraisse. « Ce n’est pas à la gendarmerie qu’on en veut, c’est à cet État, à ces gouvernements qui sont hypocrites, qui ne disent pas leur nom, qui donnent des ordres en sous-main et qui n’ont pas le courage de les assumer. C’est eux les responsables. »

La famille va faire appel 

« La décision des juges est susceptible d’appel. Nous allons faire appel! », a affirmé mardi Me Claire Dujardin, avocate de la famille Fraisse, soulignant qu’elle était décidée à aller « au bout » de la procédure en France mais qu’elle ne se « fait pas d’illusion ». « On sait déjà comment ça va se passer », a-t-elle ajouté, rappelant dans un communiqué que ses « demandes d’acte ont toutes été refusées: absence de reconstitution, d’appel à témoins, d’auditions du préfet du Tarn »…

« Toute personne qui sait lire verra dans le dossier les incohérences, les zones à exploiter, les manquements dans les responsabilités de l’autorité civile. Toute personne découvrira aussi, les contradictions dans les auditions des gendarmes… Les juges ne s’en sont pas saisi ! », a-t-elle déploré. L’avocate se dit prête à porter « les faits devant la Cour européenne des Droits de l’Homme » et à demander « à ce que la responsabilité de l’Etat soit engagée ».

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