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Gatteville-le-Phare

Cotentin : le squelette découvert est désormais entre les mains des experts

Le squelette mis au jour le 3 mai par un promeneur à Gatteville-le-Phare (Manche), devrait bientôt être transféré à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.

Les techniciens en investigation criminelle de Saint-Lô ont effectué le nettoyage des ossements trouvés à Gatteville-le-Phare.
Les techniciens en investigation criminelle de Saint-Lô ont effectué mardi le nettoyage des ossements trouvés à Gatteville-le-Phare. (©Gendarmerie Nationale)

Par Ludovic Ameline

Publié le 5 Mai 21 à 12:58 

Le squelette mis au jour le 3 mai par un promeneur à Gatteville-le-Phare (Manche), du côté du havre de Crabec, à mi-chemin entre Barfleur et le phare, est en cours d’examen.

Après avoir photographié le crâne dans sa position de découverte, les techniciens en investigation criminelle de la gendarmerie de la cellule de Saint-Lô l’ont extrait puis ont découvert d’autres ossements dans la dune qui ont été transférés au laboratoire du groupement de Saint-Lô.

La découverte a été faite en haut de plage par un promeneur qui a aperçu le sommet du crâne.
La découverte a été faite en haut de plage par un promeneur qui a aperçu le sommet du crâne. Sur cette photo, on voit parfaitement se détacher le crâne. (©Gendarmerie Nationale)

Le squelette qui a été nettoyé le 4 mai, est en cours de conditionnement. Avec l’accord du parquet de Cherbourg, il devrait être prochainement envoyé à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) à Cergy (Val-d’Oise), pour un examen approfondi. L’analyse des gendarmes, qui permettra de dater le squelette, très ancien, devrait prendre deux à trois mois.

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Un travail minutieux

Il va falloir être patient. Le squelette est en assez bon état de conservation. Les dents ne sont presque pas usées. Les soudures du crâne sont nettes. Il s’agit d’un adulte plutôt jeune, probablement enterré durant la seconde guerre mondiale. Un travail de détection a été réalisé aux abords du lieu de découverte du squelette pour tenter de retrouver des éléments métalliques (plaque militaire, boutons…) qui permettraient de faciliter son identification. Cela n’a rien donné.Lieutenant-colonel Yannick Le Sausse,Commandant en second du groupement de gendarmerie de la Manche

Lorsque le corps humain est réduit à l’état de squelette, le département anthropologie de l’IRCGN peut déterminer l’âge, le sexe, le groupe ethnique (type européen, asiatique, africain, métissage), la taille mais aussi des informations sur les circonstances du décès, notamment de localiser d’éventuelles lésions.

En février 2019, les techniciens en investigation criminelle avaient prélevé le crâne et divers ossements à Gouberville.
En février 2019, les techniciens en investigation criminelle avaient prélevé le crâne et divers ossements à Gouberville. (©Jan MILDERS)

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Il a également développé des techniques de reconstitution et de restauration faciale informatisée. Celles-ci interviennent après échec des autres tentatives d’identification (ADN, odontologie permettant une identification à partir de la dentition…). L’objectif est d’établir un portrait-robot et de lancer des appels à témoins. Mais les enquêteurs n’en sont pas encore là.

Un précédent à Gouberville

Cette découverte a rappelé quelques souvenirs à Jan Milders, un Hollandais installé à Brillevast. En février 2019, au cours d’une promenade, il avait également mis au jour un crâne en haut de plage à Gouberville, une commune à quelques kilomètres de Gatteville-le-Phare.

Le crâne mis au jour par Jan Milders en février 2019.
Le crâne mis au jour par Jan Milders en février 2019. (©Jan MILDERS)

J’avais appelé la gendarmerie. Ils avaient prélevé le crâne ainsi que des ossements. J’ai appris plus tard que ce n’est pas un corps mais deux corps qui avaient été sortis. Celui d’un adulte et d’un enfant âgé entre 9 et 13 ans. Ils seraient morts il y a plus de cinquante ans. Donc très probablement durant la guerre. Ils ont été enterrés là près d’un petit blockhaus d’observation. J’aurais aimé savoir s’ils s’agissaient de soldats ou de gens du cru qui auraient disparu.

Jan Milders

Source : actu.fr

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