Pas simple, ce dossier jugé jeudi par le tribunal correctionnel de Brest. Englouti dans une doudoune noire, bien trop grande pour lui, qui lui remonte jusque sous la bouche, le prévenu s’exprime avec une petite voix. « Je suis désolé », bafouille-t-il, en s’abritant derrière « la colère et l’alcool ».

Trois jours plus tôt, après avoir bu plusieurs bières et s’être disputé avec sa compagne, il prend sa voiture et quitte son domicile de Brennilis, direction Carhaix.

Insultes et coups

Là, il s’adonne à un rodéo sur un parking, près d’une école, avant d’aller continuer à boire, chez sa mère. En soirée, il croit bon de reprendre la route pour Brennilis. Sa mère, inquiète, appelle les gendarmes. Un geste salué par le tribunal.

À leur arrivée, les forces de l’ordre sont reçus par une volée d’insultes. Un gendarme est bousculé, tandis que sa collègue est victime d’un coup de tête de la part du prévenu de 29 ans.

« Je n’ai même pas fait attention que c’était des gendarmes… C’est arrivé tellement vite », se défend maladroitement ce dernier. Le président Eric Duraffour lui trouve des circonstances atténuantes : victime d’un « grave » traumatisme cérébral étant enfant, le prévenu ne sait ni lire ni écrire. «  Manifestement, vous souffrez d’un déficit mais vous n’avez jamais demandé l’allocation d’adulte handicapé » , regrette-t-il.

« Besoin de soins »

Me Michèle Aluome plaide sur le même registre : son client, dont le casier judiciaire porte déjà trace de trois mentions, souffrirait d’un « handicap silencieux ». « Il lui faut des vrais soins, il lui faut un psychiatre ! C’est quelqu’un de vulnérable qui a besoin d’être épaulé », appuie-t-elle.

Six mois de prison

Le vice-procureur reconnaît que le prévenu « n’est pas quelqu’un d’antipathique ». Mais qu’il a « poussé le bouchon un peu loin » . Il demande un an de prison ferme avec mandat de dépôt. Une condamnation ramenée à six mois de prison ferme par le tribunal.

Source : www.ouest-france.fr