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Le - Dammartin-en-Goële: «Les chiens du GIGN portaient des gilets pare-balles»

INTERVIEW Benoît Poisson a réalisé en novembre un reportage sur les chiens du GIGN. Les héros de son film étaient présents lors de l’assaut de Dammartin-en-Goële le 9 janvier…

Dammartin-en-Goële: «Les chiens du GIGN portaient des gilets pare-balles»

Un chien du GIGN.

Un chien du GIGN. – 30 Millions d’amis Propos recueillis par Audrey Chauvet

Créé le Mis à jour le

Gun, Graf et Famas ont participé sans le savoir à un moment historique. Ces trois chiens d’assaut, membres des équipes du GIGN, étaient à Dammartin-en-Goële le 9 janvier lors de l’assaut donné contre les deux terroristes, auteurs de l’attentat àCharlie Hebdo, retranchés dans une imprimerie. Par hasard, le réalisateur Benoît Poisson les avait rencontrés en novembre dernier pour un reportage de 30 Millions d’amis qui sera diffusé le 25 janvier à 13h sur France3. Il nous raconte comment ces chiens vivent leur mission au sein de l’élite de la gendarmerie française.

Quel rôle ont les chiens au sein du GIGN?

Les quatre chiens opérationnels au GIGN sont des chiens d’assaut qui font partie du dispositif policier au même titre que d’autres outils comme les explosifs et les moyens d’écoute ou de visualisation. On a recours à eux quand on ne souhaite pas qu’il y ait d’échanges de coups de feu, par exemple dans le cas d’un forcené retranché sans otage que l’on veut déloger sans violence. Pour les policiers que nous avons rencontrés, il n’y a toutefois pas de configuration type pour l’emploi du chien, il est toujours avec eux dans le véhicule.

>> Voir notre diaporama sur le GIGN à Dammartin

Comment interviennent les chiens?

Concrètement, le chien peut être envoyé sur un objectif qu’il va neutraliser en le mordant. Il peut également détecter une présence humaine dans un bâtiment, notamment si les hommes n’ont pas de moyens de savoir dans quelle pièce est retranché un individu: le chien peut désigner une pièce en se positionnant ou en aboyant. Il peut aussi être utilisé quand on veut donner l’assaut en faisant sauter une porte ou une fenêtre: on profite de l’effet de surprise pour envoyer le chien. Il sera en quelques secondes sur la personne qu’il pourra commencer à neutraliser en attendant que le groupe entre derrière lui. Le chien est une cible plus difficile à abattre qu’un homme car il est plus petit et plus véloce.

Les chiens aussi risquent leur vie à chaque intervention?

Ils prennent tout autant de risques que les hommes car ils sont envoyés en avant. Ce sont les premiers exposés. Et l’énorme investissement effectué sur la formation de ces chiens démontre bien qu’ils ne sont pas là pour être des fusibles qui sautent à la première intervention. D’ailleurs, sur les images de Dammartin, les chiens portaient un gilet pare-balles.

Comment sont sélectionnés ces chiens d’élite?

Ils ont été recrutés avec le même niveau d’exigence que le recrutement des hommes du GIGN. Une personne est en charge de leur recrutement, en lien avec le centre cynophile de la gendarmerie. Les chiens doivent être calmes, équilibrés, extrêmement joueurs car ils ne sont motivés que par le jeu. Etre capable de rester silencieux est très important: il faut parfois qu’ils restent des heures dans les jambes de leur maître sans émettre le moindre aboiement. Ils sont sélectionnés entre l’âge de 6 et 18 mois, puis formés pendant environ un an. Leur carrière dure jusqu’à l’âge de 8 ans. Il s’agit quasi exclusivement de bergers belges malinois.

Les chiens qui ont participé à l’assaut de Dammartin seront-ils récompensés?

Les chiens présents au niveau des sections qui ont donné l’assaut ne sont pas intervenus directement sur les terroristes, mais il y a déjà eu des chiens de policiers, de gendarmes ou de militaires qui ont reçu des médailles, souvent les mêmes que celles de leur maître, pour acte de courage et de bravoure. Certes, ça ne fait plaisir qu’au maître, mais c’est justement ce qui est touchant: les chiens ne travaillent que pour le bonheur de leur maître, ils ont conscience du stress, de l’adrénaline qui monte, de l’état de leur maître lors des assauts. Pour eux, cela reste un jeu et ils ne cherchent que le moment où leur maître va les féliciter et jouer avec eux pour les récompenser.

Source : www.20minutes.fr

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