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Faits divers – Justice

Drôme : une unité de gendarmerie spécialisée sur les violences intrafamiliales

Lundi 22 novembre 2021 à 3:02 – Par Nathalie RodriguesFrance Bleu Drôme Ardèche

Tain-l’Hermitage

La lutte contre les violences intrafamiliales se renforce encore dans la Drôme. La gendarmerie vient de créer une unité spécialisée : la Maison de Protection des Familles, basée à Tain-l’Hermitage.

L'entrée de la Maison de Protection des Familles basée à la gendarmerie de tain-l'Hermitage
L’entrée de la Maison de Protection des Familles basée à la gendarmerie de tain-l’Hermitage © Radio France – Nathalie Rodrigues

Cinq enquêteurs sont formés pour mieux entendre les victimes, femmes et enfants, parfois des hommes aussi. Et le cadre se veut moins intimidant et austère que celui d’une brigade de gendarmerie. Déjà dans le nom de l’unité : « Maison de Protection des Familles ». On y entre par une porte à part, pas par l’accueil de la gendarmerie de Tain-l’Hermitage. Les locaux sont en train d’être aménagés pour les victimes explique la responsable, l’adjudante Hélène Delport : « on va mettre un canapé, des fauteuils, des jeux. Ce sera un lieu qui ne ressemblera pas à un bureau, mais un lieu plutôt cosy où les victimes pourront se sentir en sécurité et en confiance. »

L'adjudante Hélène Delport (à droite) commande la Maison de Protection des Familles basée à Tain-l'Hermitage dans la Drôme
L’adjudante Hélène Delport (à droite) commande la Maison de Protection des Familles basée à Tain-l’Hermitage dans la Drôme © Radio France – Nathalie Rodrigues

Les cinq gendarmes spécialisés, en civil, se déplacent aussi sur tout le département pour des auditions, et pour aider leurs collègues des brigades qui tous, d’ici la fin de l’année, auront reçu une formation de 8 heures sur les violences intrafamiliales : « on ne traite pas une affaire de violences intrafamiliales comme on traite un vol de téléphone ou un vol à la roulotte » souligne l’adjudante Hélène Delport, « il faut du temps pour écouter les victimes. La victime a son temps à elle également et on doit s’adapter à ses préoccupations. Il faut de l’empathie, de la bienveillance. » Il faut aussi une technique particulière pour l’audition de mineurs victimes.

Prise en charge globale et prévention

Il y a le travail d’enquête, mais il y a aussi la prise en charge des victimes, et la Maison de Protection des Familles fait office de guichet unique explique l’adjudante Caroline Diaz : « on est en lien avec les associations, les partenaires institutionnels, les personnels de santé, les brigades locales de gendarmerie, donc on est un lien entre les victimes et tous les autres interlocuteurs. »

Ce guichet unique va aussi permettre de coordonner des actions de prévention et de communication avec les partenaires, et de communiquer plus fortement. Par exemple sur des conseils à donner à des femmes victimes de violences conjugales : « elles peuvent convenir d’un code avec des proches pour que ces proches préviennent les forces de l’ordre si besoin » détaille l’adjudante Caroline Diaz, « elles peuvent aussi préparer un sac avec quelques affaires, des documents d’identité, des papiers importants et déposer ce sac dans un lieu où elles pourront facilement le récupérer. Elles peuvent ouvrir un compte bancaire sous leur nom de jeune fille. Elles peuvent sensibiliser leurs enfants, en leur disant de se réfugier chez le voisin en cas d’épisode violent, ou de sortir dans la rue pour alerter, ou de composer les numéros d’urgence. » Les numéros sont : le 3919 , le 116 006 ou le 17 en cas d’urgence (ou le 114 par SMS).

Une unité spécialisée équivalente vient aussi d’être créée au sein de la gendarmerie de l’Ardèche, à Annonay. Il devrait y en avoir une par département suite au Grenelle des violences conjugales de 2019.

Nathalie Rodrigues

Nathalie Rodrigues

France Bleu Drôme Ardèche

Source : www.francebleu.fr

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