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Le - Exclusif : l’autre vérité sur l’affaire Adama Traoré

Par Auteur Louis de Raguenel / Jeudi 12 janvier 2017 à 08:022

Manifestation à Paris, le 5 novembre. Une souffrance qui profite à l’extrême gauche. Photo © MaxPPP

Enquête. Présentée comme une “bavure” par l’extrême gauche, la mort d’Adama Traoré après son interpellation par les gendarmes, le 19 juillet 2016, a mis le feu à Persan et à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Pendant trois semaines, nous avons enquêté. Nos révélations remettent en cause la version de la famille Traoré.

Un habitant de Beaumont-sur-Oise qui connaît bien l’affaire n’en revient toujours pas. Le 5 janvier, alors qu’il regarde le Gros Journal sur Canal Plus, présenté par Mouloud Achour, ce dernier se rend dans sa ville et donne la parole à Assa et Youssouf Traoré, la soeur et le frère d’Adama. Le présentateur ne cache pas son parti pris contre les gendarmes : « Tous nos combats sont cristallisés dans cette histoire et dans le combat d’Assa Traoré. » Il conclut l’émission en offrant un cadeau à la jeune femme : « Je te confie une arme. C’est cette caméra. Je te propose de devenir officiellement reporter au Gros Journal. » Le symbole est tout aussi fort que celui offert par Mediapart quelques jours plus tôt.

La version des Traoré relayée dans tous les médias

Le site dirigé par Edwy Plenel a demandé à Assa Traoré de présenter ses “voeux présidentiels” aux internautes du journal en ligne dans une vidéo. Évoquant son frère, ses accusations sont graves : « Il a rendu l’âme dans les locaux de la gendarmerie de Persan. Ces gendarmes ne l’ont pas aidé à vivre, mais l’ont aidé à mourir. » Elle surenchérit sur les « violences physiques d’État » et cite Sivens ou encore Notre-Dame-des-Landes qui « ont vu couler le sang des manifestants, à coups de Flash-Ball, de grenades […]. » Si la jeune femme exprime sa souffrance légitime pour son petit frère mort, un détail interpelle : elle profite de chaque intervention pour embrayer sur un discours beaucoup plus politique.

Depuis la mort d’Adama Traoré, la version de sa famille et de l’association Vérité pour Adama est relayée avec force dans tous les médias. À grand renfort de coups de communication, organisés par leur avocat Me Yassine Bouzrou, une petite musique commence à s’installer : “Adama a été victime de violence policière”. Certains parlent même d’un « crime » ! Constatant que le procureur — qui a été muté pendant l’affaire — communique maladroitement et peu, « pour éviter qu’on reproche aux gendarmes de mettre le feu », selon un militaire dépité que nous avons rencontré, Bouzrou se lâche et impose sa vérité.

« Tout le monde a peur des frères Traoré ici »

L’avocat, qui s’est spécialisé dans ces affaires sensibles, a déjà défendu le cas d’Abou Bakari Tandia, mort à la suite d’une garde à vue en 2004. Avec talent, il organise parallèlement une campagne d’honorabilité de la famille Traoré. C’est grâce à lui que le Gros Journal s’intéresse à l’affaire et que Youssouf, le frère d’Adama, apparaît dans l’émission à sa sortie de prison — il a été condamné avec son frère pour violences et outrages contre des policiers et des gendarmes qui protégeaient un conseil municipal à Beaumont-sur-Oise. Youssouf se lamente :

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J’ai perdu mon travail […]. Tous mes projets sont partis en l’air. J’ai fait de la prison pour rien […]. Je n’ai jamais eu affaire à la justice avant, je suis quelqu’un de bien […].

En enquêtant, un élément surprend : à chaque fois que des questions sont posées sur la famille Traoré, les habitants de Beaumont refusent de s’exprimer. « La vérité, c’est que tout le monde a peur des frères Traoré ici », finit par livrer l’un d’eux. « Ce sont des caïds, un clan, c’est Bagui, la tête de réseau », cible carrément un autre qui nous fait jurer de ne pas citer son nom. En creusant, on apprend que Bagui Traoré — actuellement en prison —, qui selon nos informations n’aurait pas hésité à donner trois identités différentes aux enquêteurs et se fait appeler Gibs Traoré sur Facebook, a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires pour « extorsion (en 2003 et 2005), détention non autorisée de stupéfiants en 2013 […], vol à l’aide d’une effraction, port prohibé d’une arme de 6e catégorie […] ». Pas vraiment un tendre.

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Quant à Youssouf, qui met en avant sa probité sur Canal Plus, il serait tout de même connu pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, violences volontaires, rébellion, menaces de mort ». De son côté, Adama est connu depuis 2007 à travers dix-sept procédures !

Pas tout à fait le profil de l’enfant de choeur décrit dans les médias. Le jour de sa mort, cela fait seulement un mois qu’Adama est sorti de prison, où il a tout de même été accusé de viol par son codétenu! Ensemble Bagui et Adama auraient été impliqués dans une affaire de recel de bien provenant d’un vol et pour usage de stupéfiant, en 2010. La fratrie Traoré est connue pour être proche des associations SOS Racisme, le Cran ou encore le collectif “Urgence notre police assassine”, très influents dans ces quartiers.

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Un appel à manifester contre des individus « dangereux ». Ce sont les forces de l’ordre qui sont visées.

Ce n’est pas Adama mais Bagui qui est visé par la demande de la justice

Le 19 juillet 2016, c’est précisément parce que Bagui est susceptible d’être impliqué dans une affaire d’“extorsion de fonds au préjudice d’une personne placée sous curatelle renforcée” que le procureur commande, sous réquisition judiciaire, un “service de prévention de proximité”.

Pour l’opération, trois militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie en civil procèdent à des contrôles d’identité de personnes citées dans la réquisition judiciaire. Au moment de contrôler Bagui qu’ils reconnaissent grâce à des éléments de description — tache de naissance sur la pommette gauche, cicatrice à l’avant-bras droit, cicatrice sur l’auriculaire gauche et le poignet gauche —, une personne qui est avec lui, et qu’ils n’identifient pas, lâche son vélo et court. Surpris, deux gendarmes le poursuivent pendant que le troisième reste avec Bagui, qui n’oppose aucune résistance. Rattrapé, l’homme bouscule un gendarme avant d’être menotté à un bras. Ne disposant pas de pièce d’identité, il déclare s’appeler Adama Traoré. Les gendarmes ne le connaissent pas. Contrairement à ce qui sera dit, ce n’est pas lui mais bien Bagui qui est ciblé par la demande de la justice. Adama demande de faire une pause pour reprendre son souffle.

1 300 euros en liquide

Demande accordée. Tout à coup, un de ses amis le reconnaît et l’aide à s’enfuir une nouvelle fois, en bousculant le gendarme. Il est rattrapé quelques dizaines de mètres plus loin par un autre équipage de trois militaires en uniforme, alors qu’il se cache, enroulé dans un drap, à côté d’un canapé dans un appartement. Les gendarmes se répartissent les rôles : le premier immobilise les jambes et les deux autres s’occupent chacun d’un bras. Au cours de l’interpellation, qui dure entre trente secondes et une minute, ils s’aperçoivent que l’homme a déjà une menotte attachée au bras — celle passée par le premier équipage de gendarmes. Menotté et essoufflé, Adama sort debout de l’appartement, escorté par les gendarmes.

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Impacts de tirs d’armes à feu sur un véhicule de la gendarmerie, utilisé pendant les cinq nuits d’émeutes. Photo © DR

Le trajet en voiture jusqu’à la gendarmerie de Persan est très court : un kilomètre. Arrivé à la brigade, un gendarme s’étonne de voir Adama assoupi et découvre une tache d’urine sur le siège. En réalité, il a perdu connaissance. Immédiatement, les pompiers et le Samu sont appelés et Adama est placé à l’ombre en position latérale de sécurité, menotté — en raison des deux tentatives précédentes de fuite —, dans la cour. C’est ce que constateront deux pompiers à leur arrivée. Malgré les tentatives pour le ranimer, il est trop tard. Adama Traoré est mort. Les enquêteurs vont alors découvrir un début d’explication possible de la volonté d’Adama d’échapper aux gendarmes : il porte sur lui 1 300 euros en liquide et un sachet avec une petite quantité de cannabis.

Quinze menaces de mort contre les gendarmes et leurs enfants

D’après nos informations, un rapport d’autopsie révèle même qu’Adama était sous l’emprise du cannabis lorsqu’il est mort. Contrairement à ce qui a pu être dit, le rapport l’atteste : Adama ne présente aucune trace de violence et les gendarmes ne se sont pas assis sur lui, ce qui aurait pu provoquer une asphyxie, thèse relayée par ses soutiens. Au total, Adama a passé seulement dix minutes entre les mains des gendarmes. Tous les témoins qui ont été entendus sont unanimes : il n’y a eu aucune violence à son encontre et Adama avait du mal à respirer, parvenait difficilement à parler. Ce qui ne l’a pas empêché d’essayer de s’échapper.

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L’épave du bus qui a été incendié après avoir servi de bélier contre la gendarmerie. Photo © DR

Quelques minutes plus tard, Bagui arrive à la brigade escorté par les gendarmes après une perquisition chez lui et voit Adama allongé par terre. Il crie : « Attention à mon frère, attention à mon frère, il est malade! » Il sera effectivement démontré plus tard qu’Adama — décrit en bonne santé par sa famille — souffrait en réalité d’insuffisance respiratoire et de problèmes cardiaques, ce que certains savaient. D’où son essoufflement.

« Les gendarmes ont tué mon frère ! »

On annonce alors à Bagui la mort de son demi-frère. Il hurle : « Les gendarmes ont tué mon frère ! » Dans une volonté d’apaisement, le procureur décide alors de lever sa garde à vue. Persuadé que son frère a vraiment été tué par les gendarmes, Bagui mobilise alors le quartier. S’ensuivront cinq nuits d’émeutes ultra-violentes où les gendarmes seront attaqués sans répit. Un bus servira de bélier dès la première soirée, pour tenter d’enfoncer la grille de la gendarmerie. Cette affaire pendant laquelle certains gendarmes se sont sentis abandonnés aboutira à « une vingtaine de demandes de mutation », rappelle Me Bosselut, un avocat des militaires. Les gendarmes et leurs enfants recevront quinze menaces de mort. Fait exceptionnel : la Direction générale de la gendarmerie nationale a accepté toutes les demandes de mouvement.

Pour l’extrême gauche, qui rêve de faire éclater la nouvelle affaire Malik Oussekine, nom de l’étudiant mort le 6 décembre 1986, après une intervention policière à l’issue d’une manifestation étudiante, la tension doit être maintenue. Régulièrement sont organisés des rassemblements contre les “violences policières” et “pour Adama”, avec des soutiens comme JoeyStarr, Omar Sy, Nekfeu, Youssoupha, Black M. Plus que jamais, le gouvernement continue de surveiller de très près les proches d’Adama Traoré. La plus grande crainte : que l’affaire vienne déstabiliser une campagne présidentielle plus imprévisible que jamais.

Sourcewww.valeursactuelles.com

Du nouveau dans l’affaire Adama Traoré

Valeurs actuelles publie un article comportant de nouvelles révélations contredisant la thèse de la famille Traoré.

Jeudi 12 janvier, Valeurs actuelles publie un article comportant de nouvelles révélations contredisant la thèse de la famille Traoré.

Revenons d’abord sur les incidents du 19 juillet 2016. Les gendarmes, sur ordre du procureur, recherchent Bagui Traoré pour une possible extorsion. Trois militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), en civil lors de contrôles à Beaumont-sur-Oise, repèrent Bagui accompagné d’un autre individu. Ce dernier, à la vue des « pandores », lâche son vélo et se met à courir.

Rattrapé, l’homme ne disposant pas de pièce d’identité déclare s’appeler Adama Traoré. Il demande aux militaires de faire une pause pour reprendre son souffle. Il en profite, aidé par un ami, pour s’enfuir une nouvelle fois en bousculant un gendarme. Il est interpellé quelques dizaines de mètres plus loin dans un appartement par trois autres militaires en uniforme. Menotté, essoufflé, Adama est placé dans un fourgon, direction la gendarmerie de Persan, située à un kilomètre. Lors de l’arrivée, un gendarme s’aperçoit que l’interpellé a perdu connaissance.

Pompiers et SAMU sont appelés. Adama, vu la chaleur, est placé à l’ombre en position latérale de sécurité, toujours menotté en raison des deux tentatives précédentes de fuite. Mais il est trop tard, impossible de le ranimer : Adema Traoré vient de décéder.

Les gendarmes découvriront sur lui 1.300 euros en liquide et un petit sachet de cannabis. Bagui arrive quelques minutes plus tard à la brigade, escorté par les gendarmes et voit Adama allongé par terre. Il crie : « Attention à mon frère, attention à mon frère, il est malade ! » Il sera effectivement démontré plus tard qu’Adama souffrait d’insuffisance respiratoire et de problèmes cardiaques. On annonce alors à Bagui la mort de son demi-frère. Il hurle : « Les gendarmes ont tué mon frère ! »

Deux versions s’opposent : pour la famille, les fonctionnaires se sont assis sur Adama, ce qui lui aurait coupé le souffle et aurait entraîné sa mort. Pour les gendarmes, c’est simplement son état physique et la course poursuite qui a provoqué celle-ci.
L’affaire, après l’autopsie confirmant la thèse des gendarmes (aucune violence constatée), aurait pu en rester là.

C’était sans compter la famille Traoré, l’avocat de celle-ci – Yassine Bouzou -, l’extrême gauche et les journalistes. Les premiers poussés par les seconds vont alors exploiter le décès d’Adema en hurlant au crime d’État. Pendant plusieurs semaines, les incidents se multiplient avec attaque de la gendarmerie et tirs sur un véhicule, ceci avec la « bénédiction » des médias, et notamment de Canal+ et de Mediapart. Pourtant, si les habitants de Beaumont refusent de s’exprimer, « c’est que tout le monde a peur des frères Traoré », explique l’un d’eux (toujours Valeurs actuelles). « Ce sont des caïds, un clan, c’est Bagui le chef de bande », indique un autre sous couvert d’anonymat.

De plus, le casier judiciaire de Bagui, actuellement en prison, révèle qu’il a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires pour « extorsion (en 2003 et 2005), détention non autorisée de stupéfiants en 2013 […], vol à l’aide d’une effraction, port prohibé d’une arme de 6e catégorie […] » Quant à l’autre frère, Youssouf, qui sur Canal+ se dit innocent comme l’agneau venant de naître, il serait connu pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, violences volontaires, rébellion, menaces de mort ». Même Adama, sorti de prison un mois avant sa mort, était connu depuis 2007 à travers dix-sept procédures.

Derrière cette affaire, les Traoré et la bien-pensance avaient trois buts : saper l’autorité de l’État (15 gendarmes et leurs enfants recevront des menaces de mort, et 20 seront mutés à leur demande), créer des zones de non-droit et fustiger le racisme anti-Noir.

Sourcewww.bvoltaire.fr

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