La peur du gendarme peut pousser certains conducteurs à faire n’importe quoi. Surtout sans permis et sans assurance. C’est le cas de Mohamed, 22 ans.

Ce lundi 6 mars, l’homme revient d’Orléans où il a acheté une Renault Scénic. Arrivé au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, il s’acquitte de son droit de passage. Juste après la barrière, les gendarmes lui font signe de s’arrêter. Contrôle de routine. Sauf que Mohamed n’a pas le droit de se trouver au volant. En un éclair, il prend sa décision. Il enfonce la pédale de l’accélérateur. Les militaires le prennent en chasse.

Sentant qu’il ne pourra leur échapper, Mohamed prend une décision radicale. Il se glisse sur le siège passager, ouvre la portière. La voiture ralentit sur l’autoroute A 10. Il saute en marche.

Tant bien que mal, les gendarmes arrêtent la voiture. Les voies rapides sécurisées, les forces de l’ordre se lancent à sa poursuite. Mohamed a déjà franchi la forêt et gagné une première habitation. Trempé par la pluie, il s’empare d’une couverture sur un étendoir. À peine l’a-t-il posée sur ses épaules qu’il est arrêté.

“Parce que ma femme est enceinte”

Le lendemain, mardi 7 mars, Mohamed a été présenté au tribunal correctionnel de Versailles. Livreur de pizza de profession, il s’est justifié par « la panique. J’ai acheté cette voiture 650 euros. C’est parce que ma femme est enceinte de 8 mois et que je voulais pouvoir l’emmener à la maternité. Elle doit accoucher demain. »

Pour le procureur de la République, l’excuse n’est pas valable. Il a réclamé huit mois de prison avec incarcération immédiate, la confiscation de la voiture et 200 euros d’amende. Les juges l’ont suivi à la lettre.