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Le - Fusillade dans la Somme : quatre morts dont un nourrisson et un gendarme

Une tuerie dont les circonstances restaient mardi soir, encore mystérieuses. Sur les coups de 16 h 30, mardi, un  tireur a ouvert le feu, armé d’un fusil chargé de chevrotine à l’intérieur d’un campement de gens de voyage à Roye, dans le nord de la Somme, à une cinquantaine de kilomètres d’Amiens. Le bilan provisoire, mardi à 20h30, fait état de quatre morts : un homme, une femme et un bébé de 6 mois, tous trois de la communauté des gens du voyage. Un gendarme, qui est intervenu sur place au moment des faits et dont le prognostic vital avait été engagé est aussi décédé en début de soirée. La fusillade a également fait trois autres blessés : le tireur, un deuxième gendarme du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Roye et un enfant de trois ans, qui a fait un arrêt cardiaque avant d’être mis sous assistance respiratoire, a précisé la préfecture. Les jours du tireur, qui a été interpellé, ne seraient pas en danger. Les blessés ont tous été transportés par hélicoptère au CHU d’Amiens.

«Un homme est entré dans une aire de gens du voyage à Roye dans la Somme. Il a tué froidement un bébé de six mois, une femme, un homme et il a blessé plusieurs personnes, deux gendarmes, dont l’un très grièvement, ainsi qu’un autre enfant de trois ans», a déclaré Bernard Cazeneuve lors d’une conférence de presse. Emu, le ministre de l’Intérieur a tenu à«exprimer solennellement la tristesse et la compassion à l’égard de la famille qui a été décimée.» Il a également salué «la bravoure des gendarmes qui se sont courageusement interposés pour éviter que le drame ne soit encore pire.» Alors que Manuel Valls réagissait sur Twitter, François Hollande a lui salué dans un communiqué de presse, «le courage et l’engagement des forces de la gendarmerie et leur apporte tout son soutien dans cette épreuve.»

Elue de la Somme, la ministre Pascale Boistard a exprimé dans un tweet«consternation et tristesse devant ce crime».

Selon les premières informations, une violente querelle aurait éclaté au sein du camp de gens du voyage, situé tout près de l’autoroute A1. Un homme, peut-être sous l’emprise de la boisson, a ouvert le feu, alors que des gendarmes, alertés, s’étaient rendus sur les lieux. Mardi soir, on ignorait encore tout du mobile à l’origine du drame et le ministère de l’Intérieur n’était pas en mesure de préciser si le forcené vivait dans le camp où s’est déroulé le drame ou s’il existait un lien de parenté avec la famille décimée. Selon le Parisien, le suspect, qui serait agé de 72 ans, «ne serait pas membre de la communauté».

Ce lieu n’est pourtant pas un foyer de tensions. «Il y a une quarantaine de box dans ce camp, il n’y avait pas de problèmes d’habitude», a indiqué l’adjoint au maire de Roye sur BFMTV. Le préfet et le procureur de la République se sont rendus sur place.

Sur place, mardi soir, la situation restait toujours très tendue pour les reporters qui se sont précipités sur le site. Au journal télévisé de 19 heures de France 3 Picardie, un journaliste a d’abord été obligé de faire son duplex par téléphone  : impossible en effet de sortir la caméra aux abords du camp. Quelques minutes plus tard, il apparaissait à l’écran, 400 mètres plus loin.«Quand on a sorti la caméra, on a été coursés, invectivés, menacés de violences, on n’a pas pu tourner à ce moment-là», a-t-il expliqué. «Le bilan est lourd, très lourd, et il fait peur aux gens qui se rassemblent peu à peu derrière moi.» Le Courrier picard assure, lui aussi, qu’un de ses journalistes a été victime de menaces et poursuivi. Peu avant 19 heures, alors qu’il prenait en photo un helicoptère au décollage, «cinq à six membres de la communauté des gens du voyage l’ont enjoint à « dégager » avant de le menacer de représailles». Selon l’AFP, deux journalistes de RTL et de Europe 1 ont été frappés par les gens du voyage. En début de soirée, plus de quatre heures après les faits, tout le quartier était bouclé.

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