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Le - Gendarmerie: elle intègre le Peloton de surveillance et d’intervention, l’unité la plus difficile

Gendarmerie: elle intègre le Peloton de surveillance et d’intervention, l’unité la plus difficile 

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HIRSON (02). Âgée de 24ans, Émilie* est la première femme à rejoindre le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig), où il faut affronter des individus souvent dangereux.

C’est jour d’entraînement au Psig. Guidés par leur instructeur, plusieurs membres de cette unité spécialisée apprennent à recharger les munitions de leur arme en deux ou trois secondes, tout en continuant à marcher et sans perdre le contrôle sur leur « adversaire ». Parmi les 12 membres, Émilie*, une jeune femme de 24 ans. En octobre dernier, après la sélection réussie au printemps, elle a intégré cette unité à Hirson, rattachée à la compagnie de Vervins. Ici, elle est la première à atteindre cet objectif, elle est l’une des toutes premières dans la région.

Dans les forces de gendarmerie, il est encore très rare qu’une femme rejoigne un Psig, où il est nécessaire d’avoir une grande force et une excellente condition physique. Le matériel est lourd. Leurs gilets pare-balles pèsent 25 kg, il faut manier des armes lourdes comme des fusils mitrailleurs, à pompe. Mais le frein n’est pas tellement les tests, puisqu’Émilie est la seule à avoir tenté sa chance à Hirson, voire la seule dans le département. L’imagerie, la pensée collective n’encouragent pas dans ce sens. Son entourage a d’ailleurs été « étonné », selon ses termes.

Capable de maîtriser un homme

Modeste, elle explique simplement avoir « voulu être dans une équipe qui bouge, dynamique » après trois ans d’affectation en brigade et l’école de Beynes (Yvelines). « Au début, je me suis demandée si j’allais être à la hauteur mais en fait, je n’ai pas trouvé les tests spécialement difficiles. Il ne faut pas baisser les bras et s’arrêter au premier obstacle. » Très sportive depuis toujours, « elle a beaucoup pris sur son temps libre et s’est entraînée plus que les autres », confie l’adjudant-chef Dierens. Aussi bien sur le plan physique que mental. Les malfaiteurs peuvent agir différemment avec une femme, tenter de la manipuler. « Cela dépend de la personne qu’on a en face, répond l’adjudant-chef Dierens. De toute façon, elle a été testée pour ça, pour savoir maîtriser un homme. »

Quelles sont ses missions au sein du Psig ? « Ils ne sont pas enquêteurs et sont là pour interpeller les délinquants en flagrant délit », explique Étienne Girard, le commandant de la compagnie. « L’unité la mieux entraînée de la compagnie » protège aussi des édifices, escorte des détenus. Il s’agit d’intervenir lors de situations délicates, face à des individus souvent dangereux et armés. Le Psig, hors des patrouilles, est appelé en renfort lorsqu’une situation tourne mal : « lorsque le dialogue n’est plus possible », ajoute l’adjudant-chef Dierens. « C’est pour ça qu’ils sont mal perçus », poursuit-il. D’autant que même si les véhicules, tenues ne sont pas facilement identifiables, les malfaiteurs savent en général à qui ils ont à faire.

*Prénom d’emprunt

Anaïs Gerbaud

Source : m.lunion.com

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