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Gendarmes insultés, menacés et mordus : 4 mois de prison

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Justice – Tribunal correctionnel

photo-test-v3-020-630x0«Mon comportement a été débile. C’est de la débilité complète», lâche David à la barre du tribunal correctionnel de Foix. L’homme, âgé de 37 ans, jugé en comparution immédiate, est, ce vendredi matin, manifestement plus lucide que mercredi soir, à Gourbit.

Ce soir-là, vers 1 h 45, David est dans une rue de ce village de haute Ariège. Il vient de déplacer sa voiture de quelques mètres mais, «parce qu’il n’y a pas d’aménagements», explique-t-il, son véhicule a dérapé. «Cela m’a énervé», reconnaît-il. Alors, de colère, il laisse sa voiture au beau milieu de la chaussée et tape sur les véhicules en stationnement. Le bruit alerte un témoin qui appelle les gendarmes.

À son arrivée sur les lieux, la patrouille de Tarascon est fraîchement accueillie par David. Celui-ci sort avec réticence de son automobile. Il est avec son chien et, selon José, l’un des gendarmes, il devient «agressif et injurieux». Néanmoins, David prend le temps de s’enrouler autour de la taille la corde servant de laisse à son chien. «Il a tendance à mordre quand il y a de l’excitation autour de moi».

«Agression insupportable»

De fait, la tension est palpable avec force insultes et menaces de mort, et l’interpellation est difficile. À tel point que des renforts de gendarmes vont être nécessaires lorsque le chien mord José à deux reprises. Finalement, David est maîtrisé, conduit à la brigade et placé en garde à vue. Le dépistage d’alcoolémie révèle un taux de 1,24 g d’alcool par litre de sang. D’où l’infraction de conduite en état d’ivresse retenue à son encontre, en plus des outrages et menaces de mort sur personnes dépositaires de l’autorité publique, et des violences aggravées (l’état d’ivresse, la qualité de gendarme, et le chien est considéré comme une arme par destination).

«Agression insupportable», tonne François Hébert, vice-procureur de la République, en requérant l’annulation du permis de conduire de David, et le maintien en détention de ce dernier contre qui il réclame 12 mois de prison, dont 6 assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve sur deux ans. «En dépit de dix-sept condamnations, il n’a pas compris les règles de notre société. Il faut donc le mettre à l’écart pour qu’il réfléchisse à tout ça», conclut le magistrat.

«Une question d’humanité»

L’avocat de la défense préfère retenir les efforts fournis par David depuis deux ans (il a passé son permis et suivi une formation professionnelle) pour oublier son passé. D’où son souhait pour qu’un mandat de dépôt ne soit pas prononcé : «Pourquoi ne peut-on pas imaginer qu’on le laisse partir avec une peine ferme mais sans corrompre sa situation avec un chien euthanasié, un loyer impayé et une expulsion ? Qu’on le laisse ranger ses affaires et se préparer à une peine juste. C’est une question d’humanité», plaide Me Baby.

David est condamné à huit mois de prison, dont quatre mois avec sursis et mise à l’épreuve (il doit travailler, se soigner et indemniser la victime) sur deux ans, mais il échappe au maintien en détention.

Sourcewww.ladepeche.fr

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