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Gendarmes. La brigade nautique veille sur vous

25 juillet 2015/ Propos recueillis par Éric Rannou

l-adjudant-chef-stephane-colorado-a-gauche-et-le-gendarme_2463485_660x398L’adjudant-chef Stéphane Colorado (à gauche) et le gendarme Thibaut Degaraby ont participé, mardi, à la journée Sécurimer. Basée au port de Lézardrieux, la brigade nautique garde un oeil sur ce qui se passe en mer. Du contrôle des chalutiers aux bateaux de plaisance, ces gendarmes ont forcément le pied marin.L’adjudant-chef Stéphane Colorado évoque les missions et le quotidien de cette brigade.

Quel est le rôle de la Brigade nautique de Lézardrieux ?

On est cinq à l’effectif. On est tous pilotes et enquêteurs plongeurs en investigations subaquatiques. L’hiver, on est beaucoup plus sur l’eau à faire la surveillance de la campagne de la coquille Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc et la surveillance de la pêche. On vérifie les plaisanciers en pêche sur la taille de leur capture. On contrôle aussi les professionnels avec leurs chalutiers, qui rentrent au port, sur les mailles des filets ou sur la taille de leurs captures. On intervient également avec notre casquette de plongeur sur tout ce qui est investigations subaquatiques : recherches de corps, d’armes à feu, de pièces à conviction… On intervient sur l’ensemble des Côtes-d’Armor et en renfort sur la région Bretagne.

Vous contrôlez aussi les plaisanciers ?

Au printemps, dès les premiers beaux jours, les gens commencent à mettre leur bateau à l’eau. C’est là qu’on intervient. On les prévient sur le matériel qui a changé, la réglementation, les fusées… On est dans un secteur de Bretagne où les gens sont très sensibilisés à la mer. Ils ne jouent pas avec l’élément. On relève assez peu d’infractions. Ce ne sont pas des gens du coin que l’on trouve sur l’eau avec de très grosses infractions. Ils viennent de la région parisienne ou vivent un peu plus dans les terres. La mer est un espace de liberté. Ils peuvent parfois faire un peu moins attention.

Quelles infractions trouvez-vous ?

On a des gens qui n’ont pas la notion de la distance par rapport aux côtes. Ils s’éloignent un peu trop. Ils ne savent pas utiliser le matériel mis à leur disposition quand ils achètent un bateau. Une fois, on s’est retrouvé dans le brouillard à Bréhat. Une famille était en panique. On a pris le monsieur à bord. Il nous expliquait que sa boussole avait été montée à l’envers. La boussole était montée à l’endroit. Il ne savait pas la lire. Au lieu de partir plein sud pour rejoindre la côte, il faisait l’inverse plein nord. Ça faisait 4 heures qu’il tournait en rond. On a sécurisé la famille. On leur a servi des boissons chaudes. On les a réchauffés moralement et physiquement avant de les ramener à bon port, à Loguivy-de-La-Mer.

Avez-vous plus de travail en été ?

Les gens se retrouvent en vacances. Le gros de l’activité, c’est du 14 juillet au 15 août avec des pics le week-end. L’activité est liée à la météo. Du soleil donne plus de fréquentation sur l’eau.

Quel est votre travail de tous les jours sur cette période ?

On va aller contrôler tous les plaisanciers qui nous paraissent suspects dans la navigation, dans la vitesse et dans le comportement sur l’eau. On va se présenter et demander l’ensemble des papiers nécessaires à la navigation et à la mise en route du navire. On vérifie aussi l’ensemble des éléments de sécurité obligatoires par rapport au lieu du contrôle. C’est ce lieu qui définit l’équipement que le plaisancier doit avoir à bord. Plus on va loin et plus il devra avoir des équipements. Si on le contrôle au port, il a besoin de très peu de choses. Si on le contrôle entre 300 m et 4 km, il aura besoin d’un certain nombre d’objets de sécurité, plus importants.

Lors de ces contrôles, vous avez parfois de surprises ?

La réglementation a changé depuis 2014. Les gens sont restés sur l’ancienne qui est plus contraignante que ce qui est aujourd’hui. L’équipement de zéro à cinq nautiques était vraiment très complet. On n’a pas de mauvaises surprises. On peut avoir des dates de fabrication dépassées pour les gilets, qui ne sont pas à la norme CE. Les dates pour les fusées sont aussi parfois dépassées. Aujourd’hui, on responsabilise beaucoup plus le capitaine du navire. S’il est près de la côte, il aura peu de matériel à avoir. S’il s’éloigne, c’est à lui de prendre le matériel en conséquence.

La réglementation a évolué. Le port du gilet a aussi bougé ?

Avant, c’était obligatoire dans le cadre des écoles de voile, kayak, planche à voile. Ce n’était pas le cas pour quelqu’un qui faisait du kayak dans la zone des 300 m. Aujourd’hui, c’est une obligation.

Sur l’eau, vous n’êtes pas seuls à faire des contrôles. Comment vous répartissez-vous les zones ?

En France, il n’y a pas de corps de garde-côte. C’est le corps de l’action de l’État en mer. Dans ce corps, il y a la gendarmerie départementale, c’est nous. On a aussi les Affaires maritimes, les douanes, la gendarmerie maritime, la Marine nationale et la police. Chacun a un peu sa propre étiquette. La gendarmerie maritime va prendre le large. Elle va contrôler les gros chalutiers et tout ce qui se passe au large. Ils ont des unités navigantes plus conséquentes. Nous, on reste un peu plus proche des côtes, moins de 3 nautiques, avec une compétence jusqu’aux 12 nautiques. Les douanes s’occupent du large, du côtier en électron libre. Comme nous. Et les Affaires maritimes ne font que du contrôle en mer.

Mardi, vous avez participé à la journée Sécurimer. Quel était le but de cette opération ?

C’est une date fixée par le préfet. Elle est dirigée par la Direction départementale des territoires et de la mer. Elle fixe l’organisation de ces journées avec différents moyens. Mardi, on s’est retrouvé avec la gendarmerie maritime, la gendarmerie départementale, une grosse vedette du large de Saint-Malo et les douanes. Chaque administration avait un secteur défini de surveillance et de sécurité. Le but était de contrôler tous les navires sur l’eau. L’accent était mis sur la vérification du matériel de sécurité, la bonne utilisation du coupe-circuit, le respect des plans de balisage des zones de baignade, la sensibilisation des plaisanciers au port de la brassière de sauvetage, le transport de passagers en vedette… Cette journée se reproduira au mois d’août.

Sourcewww.letelegramme.fr

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