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Le - Gino, le tueur à gages, était en fait un gendarme : deux hommes en correctionnelle

Gino, le tueur à gages, était en fait un gendarme : deux hommes en correctionnelle

Gino, le tueur à gages, était en fait un gendarme : deux hommes en correctionnelle

 Le tueur à gages était en fait un gendarme infiltré.

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Deux sexagénaires ont comparu vendredi en correctionnelle à Evry pour une affaire « hors du commun ». Ils avaient contacté « Gino » pour « un contrat ». Mais ce tueur à gages était en fait un gendarme infiltré.

Ils avaient contacté « Gino » pour « un contrat ». Mais ce tueur à gages était en fait un gendarme infiltré. Deux sexagénaires ont comparu vendredi en correctionnelle à Evry pour une affaire « hors du commun », finalement renvoyée. « Les faits sortent de l’ordinaire », a estimé le président du tribunal au moment de présenter l’affaire. « Comment des bons pères de famille ont-ils pu fomenter cela ? », s’est-il interrogé. Tout commence par « un tuyau » reçu pendant l’été par la section de recherches de la gendarmerie de Paris : deux hommes d’une soixantaine d’années proposent « un contrat » sur un homme avec qui ils sont en contentieux.

 « Lui briser les jambes de façon à ce qu’il ne puisse plus jamais remarcher »

Serge D. reproche à la cible d’être partie avec sa femme, ce qui l’oblige en plus à vendre la brasserie dont il est propriétaire au Vert-le-Grand (Essonne), car cette dernière réclame la moitié des biens. Le second, André B., un éclairagiste d’oeuvres d’art à la retraite de Viry-Châtillon (Essonne), estime avoir été lésé par cet homme lors d’une session d’entreprise. Un certain Gino se manifeste alors auprès des deux commanditaires: en réalité un gendarme infiltré. Les contacts et les rendez-vous se multiplient, d’abord en vue d’un assassinat à 12 000 euros, puis pour un contrat moins onéreux à 3 000 euros. « D’une balle dans la tête, on passe à l’idée d’infliger à la victime une bonne correction », a raconté le président du tribunal. Leur idée, selon une source proche du dossier : « Lui briser les jambes de façon à ce qu’il ne puisse plus jamais remarcher ».

Apprenant que la cible expose dans un salon professionnel à Paris, André B. part la photographier discrètement à la demande de Gino. Les deux hommes demandent ensuite en contrepartie une preuve que le contrat est bien respecté. Les gendarmes contactent alors la cible, qu’ils maquillent afin de produire de fausses photographies. Selon la source proche du dossier, ils lui dessinent du sang et un oeil au beurre noir sur le haut du corps. Pour le bas, ils utilisent des jambes de mannequin ensanglantées et brisées au niveau des tibias. « La victime a posé sur le sol, devant une voiture, pour donner l’illusion qu’elle avait été agressée », ajoute cette source. La somme est versée à la vue des photos. Quelques heures plus tard, le 15 octobre, les deux hommes sont interpellés. Tout deux ont reconnu les faits en garde à vue. « Je regrette infiniment ce qui s’est passé », a déclaré Serge D. lors de cette première audience. « Tant mieux pour le résultat », s’est réjouit André B. Leur procès a été renvoyé au 20 novembre. Les deux hommes restent incarcérés d’ici là.

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