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Le - Insolite. Sur les toits de la gendarmerie de Caen, des abeilles font leur miel !

Insolite. Sur les toits de la gendarmerie de Caen, des abeilles font leur miel !

Un gendarme de Caen, passionné depuis son adolescence par l’apiculture, a installé sept ruches sur la terrasse de son logement de fonction, en plein milieu de la caserne.

 / Modifié le 21 Juil 17 à 17:39
Le gendarme Yves Bodin possède sept ruches à la caserne Le Flem, à Caen (Calvados). (©ML/Normandie-actu)

Bzz, bzz, bzz… En plein milieu de la caserne Le Flem, avenue du 43e Régiment d’Artillerie, à Caen (Calvados), les gendarmes vivent quotidiennement avec le bal incessant des abeilles. Ces dernières vont butiner dans les jardins aux alentours de la caserne et reviennent déposer le pollen récolté dans leurs petites maisons, installées sur la terrasse d’un gendarme passionné.

150 000 abeilles 

Yves Bodin, 51 ans, bichonne les quelques 150 000 abeilles qui nichent sur sa terrasse.

Je suis tombé dedans quand j’étais petit, sourit-il. Mes parents habitaient dans les Côtes-d’Armor et quand j’avais 12/13 ans, un essaim s’est posé dans notre jardin. À l’aide de l’encyclopédie Tout l’univers, j’ai construit une ruche avec une planche d’envol, les cadres… Et je l’ai gardée jusqu’à mes 18 ans !

Yves Bodin a dû quitter ses abeilles pour le service militaire, un choix qui l’a amené à vivre dans différentes régions de France. « Mais quand je suis arrivé à Caen, que j’ai su que j’allais y rester un peu plus longtemps, j’ai directement voulu reprendre des ruches. » Ce fut chose faite en 2015.

Des ruches pour la survie des abeilles

Soucieux de la survie des abeilles, « sans qui nous ne pourrions pas vivre », Yves Bodin n’a pas de ruches pour le miel, mais pour la conservation de ces insectes pollinisateurs. « Ce sont elles qui pollinisent les fleurs, les fruits, les légumes… Sans elles, il n’y aurait plus rien ! » Un acte militant partagé par ses quatre enfants et son épouse. « La chambre de ma fille de 13 ans donne sur les ruches et ça ne lui pose aucun problème. Ma femme ne s’occupe pas des ruches mais elle les respecte. »

Yves Bodin a aussi installé une ruche pédagogique dans la gendarmerie pour permettre au membre du Club des sports et des loisirs de la gendarmerie, « qui peuvent être aussi des civils », de comprendre le fonctionnement d’une ruche. « Il y a actuellement huit personnes du club qui s’intéressent aux ruches, c’est plutôt sympa », sourit le militaire en enfilant sa vareuse d’apiculteur.

Yves Bodin fait également partie de l’association Les Ruchers de la gendarmerie nationale. « Il y a un gendarme retraité qui en a aussi installé à la caserne de Rouen », assure Yves Bodin.

La récolte pour le plaisir

Même si le gendarme apiculteur n’a pas de ruches pour produire du miel, il en récolte un petit peu au mois de juillet « pour notre propre consommation ». Mardi 18 juillet 2017, c’était l’heure de la récolte pour la ruche n°5.

Équipé de la tête aux pieds, « car quand elles piquent, ça fait un peu mal », Yves Bodin prépare son enfumoir. « Le but est de leur faire croire qu’il y a un incendie dans la ruche pour perturber la diffusion des phéromones mais aussi pour qu’elles se gavent de miel. Elles sont ainsi plus lourdes, volent moins vite et sont plus calmes. »

En effet, dès que l’apiculteur en herbe s’approche, les abeilles sentent sa présence. Et quand il les enfume, elles volent tout autour de lui. C’est impressionnant, il faut garder son sang froid. Ensuite, Yves Bodin retire une première hausse dans laquelle les abeilles ont construits des alvéoles de cire remplies de miel.

Comme je ne suis pas un professionnel, je n’en prends qu’un peu. Je leur en laisse pour l’hiver. Les professionnels vident les ruches et leur donnent du sirop l’hiver… Mais c’est moins bien pour elles.

Yves Bodin parle de ses abeilles avec beaucoup d’affection comme il pourrait parler d’un animal domestique. Si l’abeille ne demande pas un câlin comme un chien ou un chat, elle est très contente quand son bienfaiteur la prend délicatement dans sa main pour la remettre doucement dans sa ruche. Ou la défend contre le méchant frelon asiatique. Entre Yves Bodin et ses abeilles, c’est un bel amour platonique.

Sept ruches sont installées sur le toit de la gendarmerie de Caen (Calvados).(© ML/Normandie-actu) 1/9

Deux sortes de ruches sont installées, les ruches horizontales et les ruches à la verticale, plus classiques.(© ML/Normandie-actu) 2 / 9

Le gendarme Yves Bodin enfume sa ruche avant la récolte du miel.(© ML/Normandie-actu)    3 / 9

Dans les hausses, les abeilles fabriquent des alvéoles de cire sur des cadres qu’elles remplissent de miel.(© ML/Normandie-actu) 4 / 9

Pour récolter le miel, les abeilles ne doivent plus être présentes dans les cadres.(© ML/Normandie-actu)5/9

Une ruche contient entre 20 000 et 40 000 abeilles.(© ML/Normandie-actu) 6 / 9

Les abeilles ne sont pas agressives, même si elles n’aiment pas trop quand l’apiculteur vient prélever le miel.(© ML/Normandie-actu)    7 / 9

Yves Bodin prélève très peu de miel à ses abeilles, il leur en laisse pour l’hiver.(© )8 / 9

Yves Bodin récupère les essaims chez les particuliers qui se retrouvent avec un essaim dans leur jardin.(© ML/Normandie-actu)   9 / 9

Sept ruches sont installées sur le toit de la gendarmerie de Caen (Calvados).(© ML/Normandie-actu)
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