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Seine-Maritime. Avec les « patrouilleurs de Brotonne », la gendarmerie lutte contre les atteintes à l’environnement

Environnement. Une cellule de lutte contre les atteintes à l’environnement a été créée en Seine-Maritime, en février 2024. Depuis le début du mois d’avril, elle intervient en forêt de Brotonne pour lutter contre les infractions qui portent atteinte à ce milieu sensible. 

Publié le 01/05/2024 à 15h50

Par Pierre Durand-Gratian

Seine-Maritime. Avec les "patrouilleurs de Brotonne", la gendarmerie lutte contre les atteintes à l'environnement
Les « patrouilleurs de Brotonne » luttent contre les atteintes à l’environnement dans ce milieu sensible.

Après le bleu dans la rue, voici le treillis dans la forêt. Depuis le 1er avril, les « patrouilleurs de Brotonne », à savoir la nouvelle Cellule de lutte contre les atteintes à l’environnement (Celea) de la gendarmerie, circulent à titre expérimental dans ce milieu sensible et fragile sur la presqu’île. 

« Les dépôts de déchets, d’immondices, font partie des préoccupations des élus et de la population, explique le chef d’escadron Cyrill Gambini, commandant de la compagnie de gendarmerie d’Yvetot dont dépend la Celea. Etant sur un milieu préservé, il était important de se doter de moyens efficaces pour constater ces dépôts et les réprimer. » 

Au sein de la Celea, ce sont donc deux enquêteurs de la gendarmerie de Rouen, deux enquêteurs de la brigade de Rives-en-Seine et quinze réservistes qui sont mobilisés contre ces dépôts sauvages, mais aussi les infractions liées à la circulation d’engins motorisés en forêts, les incivilités qui portent atteinte à la faune et à la flore, les actions de chasse non autorisées… Des réservistes volontaires spécialement formés sur ces sujets. « On a eu une demi-journée de formation pour nous expliquer les différentes infractions », détaille la réserviste Audrey Daubresse, responsable qualité et gestion des risques, en patrouille dans la tourbière d’Heurteauville. Deux patrouilles par semaine sont organisées pour l’heure, avec une volonté de communiquer sur le dispositif, pour faire passer le message de prévention. 

La prévention avant tout

« Notre première action, c’est la prévention, c’est éduquer », rappelle Cyrill Gambini. Avec cette présence déjà, qui se veut dissuasive. Mais pas question d’en rester là pour les infractions les plus graves. La mise en place de la Cellule est l’occasion de renforcer la coopération avec l’office national des forêts, l’office français de la biodiversité mais aussi les services de justice pour d’éventuelles poursuites. 

Des sanctions adaptées

« La prévention est vaine s’il n’y a pas de répression », martèle Frédéric Teillet, procureur de la République de Rouen, qui prône des réponses graduées et adaptées. « On pourrait confisquer une moto, imaginer un travail d’intérêt général ou une remise en état écologique quand le site est dégradé », détaille le magistrat. 

A une autre échelle, les atteintes à l’environnement peuvent aussi concerner des filières organisées, des rejets industriels, des déchets de chantier ou de l’industrie pharmaceutique. « Il y a la possibilité de se retrouver devant le tribunal correctionnel pour des peines qui peuvent aller jusqu’à la prison ou des peines d’amende avec de fortes sommes encourues. »

La Celea, qui privilégie les patrouilles à pied et à VTT, est en phase d’expérimentation. « On fera le bilan à la fin de la période estivale avant de penser à étendre le dispositif. Cela a vocation à être appliqué à l’ensemble du département », affirme Jean-Benoît Albertini, le préfet de Seine-Maritime. 

Source : www.tendanceouest.com

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