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Le jour où…

Le Boulonnais qui a sauvé des centaines de vies en haute montagne

Olivier Renard a fait partie de l’élite des secouristes.

Olivier Renard a fait partie de l’élite des secouristes.

Ce grand gaillard aux yeux pétillants est pourtant né loin des cimes enneigées. Ses parents, instituteurs, étaient installés à Boulogne-sur-Mer. « J’étais plus prédestiné à devenir marin pêcheur  », reconnaît-il. Mais l’appel de la montagne fut plus fort que celui du large.

La « connexion » avec les sommets

À l’époque, le petit Boulonnais va régulièrement retrouver de la famille dans les Pyrénées. Un jour, son père lui fait découvrir les livres du célèbre alpiniste Roger Frison-Roche. «  Je les ai tous lus, ça me faisait rêver.  » Un rêve qui ne le quittera plus.

Après avoir fait l’école hôtelière du Touquet, Olivier Renard part au service militaire et rencontre des gendarmes de montagne qui lui parlent du PGHM. Une révélation. Dès lors, il n’aura plus qu’un seul objectif : devenir secouriste de haute montagne.

« En 20 minutes, on peut passer de la position canapé à la face Nord des Grandes Jorasses, à 4200mètres d’altitude. »

Il intègre la gendarmerie en 1985 et demande à rejoindre une brigade territoriale en Savoie, pour mieux entrer en «  connexion  » avec les sommets. Puis il s’entraîne à fond. «  C’est sûr que ce n’est pas à Boulogne que j’aurais pu percer dans le milieu  », sourit-il. Même en escaladant le cap Blanc-Nez dix fois par jour !

Six ans plus tard, Olivier Renard réussit le test d’entrée au PGHM et est nommé à Briançon, dans les Alpes. «  Ça a été une bascule dans ma carrière. J’avais atteint mon rêve de gamin.  »

Le PGHM est formé pour sortir de jour comme de nuit, en hélicoptère ou en cordée.

Le PGHM est formé pour sortir de jour comme de nuit, en hélicoptère ou en cordée.

Ces gendarmes font partie de l’élite internationale des secouristes. Ils sont capables d’intervenir jour et nuit dans les milieux les plus hostiles, en cordée ou en hélicoptère, pour sauver des alpinistes en difficulté. «  En 20 minutes, on peut passer de la position canapé à la face Nord des Grandes Jorasses, à 4 200 mètres d’altitude.  »

Entre la vie et la mort

Olivier Renard passe avec succès tous les brevets et rejoint le PGHM le plus prestigieux : celui de Chamonix. «  L’histoire de l’alpinisme est née là-bas. Ça a été une expérience extraordinaire.  » Puis il devient formateur, gravit les échelons et est nommé commandant à Luchon en 2007.

« C’est un métier très exposé au danger. En 30 ans de carrière, j’ai perdu 27 collègues. »

Avec ses équipes, il sauve des centaines de vies. Il connaît des drames, aussi, y compris dans ses propres rangs. «  C’est un métier très exposé au danger, car on intervient rarement dans des situations simples. En 30 ans de carrière, j’ai perdu 27 collègues.  »

Les quatre derniers se tuent dans un crash d’hélico au Vignemal, en mai 2016. Pour Olivier Renard, c’est le coup de trop. Il décide de quitter la gendarmerie.

Être gendarme de haute montagne nécessite de s’entraîner en permanence, comme ici sur une cascade de glace à Luchon, au cours de l’hiver 2008.

Être gendarme de haute montagne nécessite de s’entraîner en permanence, comme ici sur une cascade de glace à Luchon, au cours de l’hiver 2008.

Aujourd’hui, il est devenu guide de haute montagne. Une autre approche du milieu, et de la vie. «  Avant, je passais beaucoup de temps à consoler les gens. Aujourd’hui, je leur vends du bonheur.  » Mais il ne regrette rien, et surtout pas ce métier qui l’a passionné. «  C’est pour cela que j’encourage les jeunes Boulonnais à s’orienter vers la montagne si c’est leur rêve.  » Il ne renie pas ses origines pour autant, ni sa Côte d’Opale – «  une très belle région  », où il revient régulièrement voir son frère. Même entouré de sommets, on n’oublie pas si facilement l’odeur des embruns… ni le goût de la bonne bière du Nord.

Aujourd’hui, Olivier Renard (à droite) est devenu guide de haute montagne. Il accompagne des clients sur les plus hauts sommets, comme celui du Mont-Blanc (en 2017).

Aujourd’hui, Olivier Renard (à droite) est devenu guide de haute montagne. Il accompagne des clients sur les plus hauts sommets, comme celui du Mont-Blanc (en 2017). 

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