Articles

Le - Le Havre : dans le box du tribunal, il avait agressé une gendarme

Le Havre : dans le box du tribunal, il avait agressé une gendarme
Publié 13/09/2016 á 22H48 

Justice. Lors d’une précédente condamnation, le multirécidiviste havrais avait insulté et menacé une gendarme. Il tente de s’expliquer, ardemment.

justice-maillet«J’ai vu la psy en prison pendant quatre ans. Je crois qu’elle en pouvait plus de moi à la fin », clame Jérémy jugé par visioconférence depuis le centre pénitentiaire. Âgé de 28 ans, une vingtaine de mentions au casier, il explique enchaîner les peines de prison depuis sa majorité. « Quelques fois, je me compare à des gens qui ont tué ou violé. Eux, ils sont dehors. Alors que moi j’y suis toujours. Alors que ce n’est que des vols ! », ajoute-t-il devant le tribunal correctionnel du Havre.

Déjà condamné pour des tirs d’arme à feu en pleine rue, Jérémy est surtout connu de la justice pour une flopée de home-jackings. Sa levée d’écrou est prévue pour 2021. Il a encore été jugé au Havre pour ses vols le 8 février dernier. C’est là qu’il a outragé et menacé une gendarme. « Tout se passait bien à cette audience correctionnelle, résume la présidente. Jusqu’à ce que vous entendiez les réquisitions du procureur. Il faut dire que les réquisitions vous plaisent rarement. » Ce jour-là, Jérémy se lève et dit au revoir. « Sauf que vous êtes dans le box et sous escorte », ponctue la magistrate. « J’ai pris la direction des marches pour les geôles un peu trop vite. Je ne m’en suis rendu compte que trop tard. »

« Je ne sais pas si elle a paniqué »

La gendarme lui ordonne de s’arrêter là. « Sale p***. Je vais te péter les dents », lui répond notamment le prévenu. « Je me suis arrêté au milieu des marches, reprend le Havrais. Je comprends sa réaction. Je ne sais pas si elle a paniqué ou fait son boulot, mais elle m’a sauté dessus. Je l’ai mal pris. C’est normal que je sois énervé. J’assume mes conneries, mais entre vous et moi ce sont des années de prison. Je subis depuis tant d’années. On ne peut pas dire que ça va bien. » À l’issue de l’audience de février, Jérémy, condamné à quatre ans ferme, avait demandé au président à regagner les geôles, « avant que ça ne parte en c******* ». Six nouveaux mois de prison sont requis aujourd’hui par le parquet. « Si on ne veut plus que je sorte, qu’on me mette perpète ! C’est vous qui avez les cartes en main pour que je sorte bien. Sinon, je vais ressortir comme un chien ! », peste dans le micro le détenu. Il promet vouloir s’arrêter. « Je fais tout ce qu’il y a en mon possible pour faire des démarches en prison. Je fais tout pour travailler », ajoute-t-il. Seulement, Jérémy a perdu son boulot aux cuisines du centre pénitentiaire. Il a renversé de l’huile sur le sol. Le chef cuisinier lui a demandé de la ramasser. Jérémy a encore dérapé. « Je souhaite me ranger. Dites-moi comment faire », en termine-t-il. La juge prononce deux mois ferme et 150 € de dommages-intérêts. « Avec toutes les amendes que j’ai déjà, je pense que je ne pourrais jamais payer. J’en ai trop, trop, trop », sourit l’intéressé.

MATTHIAS CHAVENTRÉ

Sourcewww.paris-normandie.fr

Be Sociable, Share!