Les gendarmes et policiers municipaux azuréens se rapprochent
Près de 50 policiers municipaux formés par les gendarmes ont reçu un diplôme officiel des mains du colonel Marchand (à droite).
Les gendarmes et policiers municipaux azuréens se rapprochent à travers des réunions de concertation et la mise en place de sessions de formation
Le colonel Gaël Marchand commande le groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes qui rassemble environ 950 gendarmes. Initiateur d’un rapprochement avec les quarante-six polices municipales de la zone gendarmerie du département, il répond à Nice-Matin sur ce partenariat unique en France.
Pourquoi ce rapprochement avec la police municipale ? Pour compenser un manque d’effectifs ?
Non, la sécurité c’est une coproduction entre les acteurs de l’État et ceux de la sécurité privée. On sait que nous n’aurons pas plus d’effectifs, il est logique de s’orienter vers des partenariats.
Les policiers municipaux ne sont pas des supplétifs, on a dépassé le stade de la reconnaissance, ce sont des forces de l’ordre a part entière. Notre objectif est d’encourager le développement des polices municipales tout en restant neutre quant à leur fonctionnement ce n’est pas à nous par exemple de dire si elles doivent être armées, ou fonctionner de telle manière, nous les prenons telles qu’elles sont. Notre but est d’agir en complémentarité avec elles et pas en subsidiarité. Il n’est pas questions que l’État se déleste de ses missions.
Sur quoi va déboucher ce partenariat ?
D’abord, nous avons initié des réunions entre les responsables des quarante-six polices municipales de notre secteur et les commandants de brigade et de compagnie, avec des présentations croisées de nos missions afin de mieux se connaître. Cela n’avait encore jamais été fait en France ! Ensuite, nous avons décliné ces réunions au niveau des bassins de délinquance afin d’améliorer la compréhension des problèmes.
Cela a abouti à des actions concrètes qui vont être reconduites. Notamment des formations très pointues de manière à aider les polices municipales à être meilleures. Nous avons mis en place deux types de formations et au total, ce sont près de cinquante policiers municipaux qui ont été formés et qui ont reçu un diplôme officiel.
Dans quels domaines avez-vous formé les policiers municipaux ?
L’un concerne l’intervention en milieu scolaire et a été dispensé par la brigade de prévention de la délinquance juvénile. Désormais, chaque police municipale dispose d’un agent à même d’intervenir dans les écoles en cas de problème mais aussi pour s’adresser aux enfants, afin de les sensibiliser au respect des lois.
L’autre domaine concerne ce qu’on appelle la prévention situationnelle et la prévention technique des malveillances, c’est-à-dire par exemple des mesures destinées à sécuriser des bâtiments, notamment les commerces, afin de prévenir les atteintes aux biens et aux personnes. Nous avons créé dans chaque brigade de gendarmerie des correspondants sûreté, spécialistes dans leur domaine et nous avons ensuite formé en parallèle des gendarmes et des policiers municipaux. Ces derniers sont ainsi désormais capables, dans leurs communes, de réaliser des audits sûreté au profit des commerçants. Ces formations ont un grand succès et une nouvelle session est d’ores et déjà programmée en novembre.
Quel peut être l’impact sur l’insécurité ?
Très concrètement, ces formations ont un impact direct dans la lutte contre les cambriolages, qui baissent pour la troisième année consécutive et qui sont une priorité. Ainsi tous les commerces en zone gendarmerie vont faire l’objet d’un audit de sécurité conduit par des gendarmes ou des policiers municipaux.
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