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Le - Les gendarmes ont failli être privés de leur sainte patronne !

Les gendarmes ont failli être privés de leur sainte patronne !

Dans le Gard, l’association de la Libre Pensée voulait interdire aux gendarmes de célébrer une messe pour leur sainte patronne Geneviève. Mais la justice a finalement donné raison aux militaires, considérant que cette fête n’attentait pas à la laïcité républicaine.

<p>C'est le 18 mai 1962 que le pape Jean XXIII a décidé de placer la gendarmerie nationale française sous le patronage de sainte Geneviève, également patronne de la ville de Paris.</p>
C’est le 18 mai 1962 que le pape Jean XXIII a décidé de placer la gendarmerie nationale française sous le patronage de sainte Geneviève, également patronne de la ville de Paris. – CHRISTOPHE ENA / POOL / AFP

Publié le 31/03/2021 à 13:36

Les gendarmes ont failli être privés de leur sainte patronne. Ou du moins de la possibilité de la célébrer, comme ils le font chaque année, lors d’une cérémonie religieuse. Des membres de la Libre-Pensée, voyant dans la fête de Sainte-Geneviève – patronne de la gendarmerie nationale française depuis 1962 – une atteinte à la laïcité, avaient saisi la justice en 2018. Cette dernière leur a donné tort dans une décision rendue en février dernier.

Une atteinte au principe de la laïcité ?

Tout avait commencé le 6 novembre 2018, quand le chef de groupement de gendarmerie du département du Gard avait invité ses troupes à participer à une cérémonie pour la fête patronale le 30 du mois (la coutume étant de la célébrer le 26, date du « miracle des Ardents » de 1130). Cette note proposait en effet aux unités de participer à l’office religieux en uniforme et durant le service, « dans la limite des effectifs nécessaires à la continuité du service public », après avoir assisté au discours du préfet.

Le 14 novembre suivant, l’association de la Libre Pensée du Gard avait considéré qu’une telle cérémonie constituait une atteinte au « devoir de réserve » des gendarmes et avait également déposé une requête visant à faire annuler l’autorisation accordée par le chef de groupement. Selon l’association, les gendarmes n’auraient le droit d’exprimer « des opinions ou des croyances qu’en dehors du service. » Ainsi les membres espéraient-ils que soit annulé l’office religieux prévu dans une église de Nîmes et célébrée par un aumônier militaire et un prêtre.

Un évènement traditionnel jugé légal

Mais cet avis n’était pas celui du tribunal administratif de Nîmes qui, dans son jugement rendu le 19 février 2021, a considéré que « la « Cérémonie de la Sainte-Geneviève » revêt le caractère d’un évènement collectif, traditionnel et festif de type fête patronale annuelle » et ne peut donc être considérée comme illégale ou contraire à la laïcité républicaine. Plus encore, la justice a dénié toute responsabilité au chef du groupement de gendarmerie du Gard, lequel « n’a méconnu ni les principes de laïcité et de neutralité du service public ».

Aux yeux du juge enfin, « le fait pour des militaires de la gendarmerie d’assister au cours d’un tel évènement à un office religieux, organisé par la compagnie elle-même dans une église, ne peut, à lui seul, être regardé comme la manifestation de convictions religieuses dans le cadre du service public ni comme relevant de l’exercice d’un culte. » La justice a donc décidé de débouter l’association de la Libre Pensée, rendant ainsi aux gendarmes le droit de célébrer librement leur sainte patronne.

Source : www.famillechretienne.fr

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