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Le - les groupes antiradars mobiles sur Facebook sont-ils légaux ou pas?

Avesnois :

les groupes antiradars mobiles sur Facebook sont-ils légaux ou pas?

PUBLIÉ LE 04/07/2015 PAR LIONEL MARÉCHAL

Les groupes Facebook antiradars mobiles se multiplient sur ce réseau social. C’est le cas sur Fourmies ou une page de près de 3 000 fans recense et invite aussi ses membres à publier les différents contrôles de la gendarmerie. Est-ce légal ? C’est ce que nous avons demandé au commandant de la compagnie.

Quelques mots-clés sur Internet permettent de vite dénicher un groupe antiradars mobiles ou de contrôles de police ou de gendarmerie, sur Facebook.

« Radar sortie de Trélon direction Ohain ! », « Rond-point d’Anor… », « Mégane bleue qui flashe à Ohain rue des Horbes en venant de Fourmies », « Brigade à vélos. Étang des Moines. 16 heures », « Gendarmes au rond-point du Redbox-Total à Fourmies ». Vous faites peut-être partie des près de 3 000 fans de la page du réseau social Facebook « antiradars » qui annonce désormais les contrôles (présence, radar, vitesse…) de gendarmerie sur le secteur de Fourmies – sachant que des centaines de pages de ce type concernent d’autres secteurs en France. Et ce, le plus simplement possible : avec un smartphone sur un trajet. Quelques mots et hop ! le tour est joué : vous avez prévenu vos « amis » du contrôle.

Mais est-ce légal tout cela ? C’est la question que nous avons posée au commandant de la compagnie de gendarmerie d’Avesnes-sur-Helpe, Joël Kerleau : « Oui et non. D’abord, signalons les devoirs de chacun. Facebook est administrateur de ses pages, donc responsable des parutions devant la loi tout comme les rédacteurs des contenus d’ailleurs(NDLR : la publication sur Internet est soumise aux lois aménagées sur la presse de 1881).La gendarmerie possède également une cellule de veille. Elle concentre ses efforts sur la lutte contre la pédopornographie mais, bien sûr, elle pourrait intervenir en cas de danger ».

« On peut répondre oui à la question car ce serait aller à l’encontre de la liberté individuelle d’expression, ajoute le commandant. Mais on peut aussi répondre non quand des magistrats décident de porter l’affaire en justice comme ce fut le cas, dernièrement, s’ils jugent qu’il y a troubles à l’ordre public. Le plus gênant est lorsque les forces de l’ordre déclenchent des plans à grande échelle, pour intercepter des malfaiteurs en fuite. Eux aussi ont accès à l’information et des publications sur Facebook peuvent faire capoter leur arrestation. Et là, c’est préjudiciable pour toute la société ».

Et quant aux contrôles locaux inopinés ? « La gendarmerie sait s’adapter ». À bon entendeur.

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