Les voitures volées finissaient dans des garages clandestins
Publié le 01/10/2014 Courrier picard
Un vaste trafic de voitures volées a été démantelé par les gendarmes. Treize suspects ont été interpellés hier dans la Somme et l’Aisne.
Il est six heures, mercredi 1er octobre, rue de la Vallée à Framerville-Rainecourt, petite commune du santerre situé à mi-chemin entre Albert et Roye, envahie par le brouillard. Depuis plusieurs minutes, des ombres glissent discrètement le long des haies tandis que plusieurs véhicules de gendarmerie sont garés de part et d’autre de l’accès à la rue. À six heures précises, ces ombres pénètrent brutalement chez un particulier, en hurlant « Gendarmerie ». L’habitant est interpellé et placé en garde à vue. Dehors, les chiens d’une ferme voisine se mettent à aboyer.
Les gendarmes ont bloqué l’accès à la rue jusqu’à plus de 7 heures alors que le jour se lève peu à peu et laisse entrevoir des silhouettes plongeant le nez dans des moteurs de voitures, aux capots ouverts, stationnées sur le trottoir. Un dépanneur arrive et vers 7 h 45, il emporte deux premières voitures, une Mercedes, immatriculée en Seine-Maritime, et une Citroën Saxo.
Les gendarmes de la brigade de recherches de Montdidier enquêtaient sur cette affaire depuis le mois de février. Hier matin, le moment des interpellations était venu. Quatre-vingts gendarmes ont été mobilisés pour interpeller treize suspects dans les secteurs de Roye (Somme) et de Noyon (Oise).
Toutes ces personnes, entendues depuis sous le régime de la garde à vue, sont soupçonnées de participer à un trafic de voitures volées.
Une vingtaine de véhicules, de nombreuses pièces détachées et de l’argent liquide ont été saisis par les gendarmes ont été saisies lors de perquisitions. Le réseau était semble-t-il bien rodé. Des voitures de faible valeur étaient achetées, elles étaient remises en état avec des pièces ou des moteurs issus des voitures volées (qui étaient ensuite incendiées). Ces véhicules étaient ensuite revendus via des annonces sur internet.
Les « nouveaux » véhicules étaient revendus à des particuliers via des sites internet. Les membres du réseau travaillaient également sur commandes, fournissant telle ou telle pièce en démontant les voitures volées.
Plusieurs garages clandestins ont été repérés par les enquêteurs. À l’issue de leur garde à vue, les suspects pourraient être mis en examen pour vols et recels de vols en bande organisée, destruction de biens par incendie, travail dissimulé et association de malfaiteurs.
GAUTHIER LECARDONNEL et VINCENT FOUQUET
