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Le - Leucémie et don de moelle : les gendarmes de la compagnie de Montbéliard donnent l’exemple

Leucémie et don de moelle : les gendarmes de la compagnie de Montbéliard donnent l’exemple

Alors que l’association régionale Engagement Leucémie cherche à recruter des donneurs, elle a trouvé un filon exceptionnel dans le Pays de Montbéliard. Une belle histoire, née d’une amitié de longue date

.Sam BONJEAN 

Aujourd’hui à 05:00

Les gendarmes de la compagnie de Montbéliard, sensibles à la cause développée par Engagement Leucémie, ont décidé de donner de leur personne.  Photo ER /Jean-Baptiste BORNIER

Au départ, il y a Laura Verazzi et Laurent Etienne. La première est un membre actif de l’association Engagement Leucémie. Le second est officier de gendarmerie. Ce sont surtout des amis de longue date. Alors, au détour d’une conversation, l’idée surgit : pourquoi ne pas venir faire une sensibilisation auprès des militaires de la compagnie de Montbéliard ; à l’époque, le capitaine Etienne était le commandant en second de la compagnie (N.D.L.R. : il est, depuis, parti à Pontarlier ). La hiérarchie militaire donne son feu vert. « Notre volonté était de faire plus qu’une simple sensibilisation », appuie le commandant Cédric Nestor-Romain, le patron de la compagnie.

Alla et Florian, deux gendarmes qui n’ont pas hésité un instant en rejoignant la liste des potentiels donneurs de moelle osseuse.   Photo ER /Jean-Baptiste BORNIER
Alla et Florian, deux gendarmes qui n’ont pas hésité un instant en rejoignant la liste des potentiels donneurs de moelle osseuse.   Photo ER /Jean-Baptiste BORNIER
Les gendarmes de la compagnie ont suivi avec attention cette campagne de sensibilisation.   Photo ER /DR
Les gendarmes de la compagnie ont suivi avec attention cette campagne de sensibilisation.   Photo ER /DR
Un simple test ADN est suffisant avant de devenir donneur.   Photo ER /DR
Un simple test ADN est suffisant avant de devenir donneur.   Photo ER /DR
Engagement Leucémie : une association qui cherche à recruter des donneurs de moelle osseuse.   Photo ER /DR
Engagement Leucémie : une association qui cherche à recruter des donneurs de moelle osseuse.   Photo ER /DR

Le résultat va dépasser toutes les espérances. Christophe Will, autre infatigable apôtre de l’association, n’y va pas par quatre chemins : « Ce que nous avons rencontré ici, c’est le Nirvana », saluant au passage l’investissement du lieutenant Yann Skoczylas, désormais numéro 2 de la compagnie.

Christophe Will (Association Engagement Leucémie) : « C’est un don qui, dans 85 % des cas, se traduit par une prise de sang »

Il s’explique : « Avec les différents cancers du sang qui existent, nous avons besoin de moelle osseuse. En France, c’est assez compliqué. Quand on réussit à trouver 20 000 nouveaux donneurs par an, l’Allemagne voisine en dénombre 250 000 voire davantage ». Il reconnaît que le seul terme de don de moelle osseuse a tendance à vite réfréner les ardeurs. « On s’imagine avec une grande aiguille qui va venir se planter dans votre colonne vertébrale. Ce n’est pas du tout cela. Il faut distinguer moelle épinière et moelle osseuse. Pour cette dernière, dans 85 % des cas, le don se traduit par une prise de sang qui dure 4 à 5 heures ». Le temps de retirer le précieux liquide, d’en extraire la moelle et de réinjecter le sang à son propriétaire.

Florian (gendarme) : « Des a priori et une méconnaissance totale »

« Spontanément, je n’aurais sans doute pas fait la démarche. C’est vrai que l’on a des a priori et une méconnaissance totale. On se dit qu’il va peut-être y avoir des séquelles alors que pas du tout. C’est beaucoup plus simple qu’on ne le pense », abonde Florian, 35 ans, gendarme à la compagnie de Montbéliard. Il n’a pas tergiversé et s’est inscrit sur la liste des donneurs potentiels, dans la foulée. Allan, 27 ans, a fait de même. Tout naturellement. « J’avais déjà l’habitude de donner mon sang. Et puis, on se dit que des personnes de notre entourage, de notre famille, pourraient un jour en avoir besoin », complète-t-il.

« Un taux prodigieux » de 65 % d’inscription…

Le côté exceptionnel, ici, se traduit par l’essai transformé. On s’explique : pour être donneur, il faut avoir entre 18 et 35 ans. Sur l’ensemble des gendarmes de la compagnie, cela représentait 100 personnes. À ce jour, 70 militaires ont assisté à une session de sensibilisation, ce qui s’est traduit par… 45 donneurs. « Un taux de 65 %, c’est absolument prodigieux », insiste Christophe Will.

… et zéro donneur au meeting aérien

Il sait de quoi il parle puisque l’association était présente sur le grand meeting aérien qui s’est tenu à l’aérodrome de Courcelles-lès-Montbéliard, le 14 mai dernier, avec près de 15 000 visiteurs dénombrés. Pour quel résultat ? « Zéro donneur », lâche-t-il.

Au-delà du caractère exemplaire des gendarmes montbéliardais, leur cas risque de faire école et d’autres compagnies, d’autres corps (police, pompiers, etc.) tâcheront certainement de faire aussi bien sinon mieux. Une saine compétition pour donner une chance aux malades de leucémies et autres cancers du sang d’avoir une probabilité supplémentaire de s’en sortir.

Source : www.estrepublicain.fr

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