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Martigues : les gendarmes traquent les mauvais comportements en mer
 Martigues

« La Provence » a suivi les gendarmes martégaux sur une mission de contrôle en mer

Mer - Martigues : les gendarmes traquent les mauvais comportements en mer

Le lieutenant Calomme ne néglige aucun détail. Ici, il vérifie la conformité des gilets de sauvetage de ces plaisanciers. ©PHOTOS SERGE GUÉROULT

Au volant, on a tendance, parfois, à s’autoriser beaucoup de liberté malgré un Code de la route particulièrement détaillé. En mer, alors que les règles de conduite sont plus souples, c’est pire. En effet, en dehors de la bande des 300 mètres, il n’existe pas de limitation de vitesse pour les navires à moteur tout comme il n’est pas prévu, pour les plaisanciers, de contrôle d’alcoolémie (sauf en cas d’accident). Or, dans cet espace de liberté, voiliers, scooters des mers, bateaux de plaisance, plongeurs et baigneurs doivent cohabiter. Surtout durant les deux mois d’été où l’affluence est maximale, notamment sur la Côte Bleue. Dans un désir de mieux parvenir à encadrer la pratique, tout comme afin de parvenir à renforcer les liens entre les militaires à terre et ceux en mer, le groupement de gendarmerie des Bouches-du-Rhône a décidé, cet été, de déployer l’une des vedettes de la brigade mixte côtière et fluviale de Martigues, le long du littoral de la Côte Bleue. « Notre objectif, c’est de traquer les comportements déviants et de pouvoir, en cas de besoin, prêter main-forte aux brigades territoriales de gendarmerie s’il survenait un problème dans les calanques« , indique le lieutenant Jean-François Calomme, qui commande la brigade.

Parmi ces comportements nuisibles, une vitesse de plus de cinq noeuds dans la bande littorale des 300 mètres qui fait courir d’importants risques aux baigneurs. Malgré des bouées de signalisation bien visibles et un code que chaque conducteur de bateau est censé savoir, certains se laissent griser par la vitesse. Ce ne sera pas le cas pour le contrôle auquel nous avons pris part. Les gendarmes agissent, également, « au feeling ». Ils contrôlent, ainsi, les embarcations afin de vérifier les permis de conduire les navires à moteurs, les assurances mais pas seulement. « Il y a toute une liste de matériel de sécurité qui doit se trouver à l’intérieur d’un engin à moteur, poursuit le lieutenant. On ne peut pas transiger sur la sécurité« . La sécurité, c’est d’ailleurs l’un des leitmotivs des gendarmes lorsqu’il s’agit de contrôler les bateaux de plongée. « Il vaut mieux prévenir que guérir« , poursuit le major Christophe Brouillet qui déplore plusieurs accidents de plongée sur la façade maritime méditerranéenne. Là encore, les règles doivent être strictes. « Les clubs doivent être équipés du matériel nécessaire à la sauvegarde de leurs plongeurs et dresser le pavillon spécifique pour prévenir les autres embarcations en cas de présence de plongeurs à l’eau« .

Si les clubs ont bien compris les règles, il n’en va pas de même de tous les plaisanciers. « On intervient régulièrement pour des chasseurs sous-marins qui se déplacent sans bouée, ajoute le lieutenant Calomme. La bouée est un élément de sécurité qui permet aux embarcations de voir les plongeurs« . Il arrive que, parfois, les militaires restent pantois face à certains comportements. Lors de notre reportage, ils sont par exemple, intervenus pour intimer l’ordre à un plaisancier qui mouillait dans le canal de navigation à quelques mètres de la sortie du port de Carry. La mer est grande, va savoir pourquoi celui-ci tenait tant à rester là…

Enfin, ces missions de surveillance ne sont qu’une partie des actions menées par les gendarmes. La brigade mixte est, en effet, composée de plongeurs aguerris qui interviennent, toute l’année et quels que soient le temps et l’heure, pour les besoins judiciaires. « Nous cherchons les indices et les armes pour les enquêtes judiciaires, conclut le lieutenant Calomme. Ce peut être parfois aussi le corps d’un disparu en mer, dans un lac ou une rivière ou un fleuve. » Dans ce cas, leurs compétences n’ont quasiment pas de limites géographiques. La BMCF intervient ainsi régulièrement en Paca, en Corse, dans le Languedoc et en Midi-Pyrénées. Elle traque, également, les braconniers qui sont légion dans la région. Palourdes, tellines, oursins mais aussi thon rouge et autres espèces protégées font l’objet d’un pillage en règle en fonction des saisons. Dans ce cas, les gendarmes se muent en traqueurs impitoyables.

Stéphane Rossi

Sourcewww.laprovence.com

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