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Mtsamboro, dernière escale

L’îlot Mtsamboro est le point le plus proche d’Anjouan, à seulement 70 km de l’île voisine. Situé à la hauteur de la barrière de corail, en se posant là les kwassas peuvent ainsi éviter les nombreux pièges des récifs. C’est donc un point d’arrivée privilégié pour les migrants.

Mtsamboro, dernière escaleCette dernière escale avant Mayotte n’est pas forcément la plus simple. En effet, il faut encore parcourir près de 7 km pour atteindre Grande Terre. Les immigrants sont donc parfois appelés à rester plusieurs jours sur l’îlot et à s’y nourrir. Ils n’ont alors d’autre choix que de se servir dans les nombreuses plantations entretenues par des agriculteurs qui n’y viennent que par intermittence. Une situation qui attise le mécontentement d’une population très remontée contre les  »clandestins », déjà accusés de tous les maux.

C’est pour répondre à ce mécontentement que vendredi dernier, une nouvelle opération à laquelle ont participé 19 militaires a permis l’interpellation de six  »clandestins » qui ont été conduits au Centre de rétention en vue de leur expulsion. Embarqués sur le Kondzo, une vedette de la brigade nautique, ils ont été déposés en plusieurs points de l’îlot pour en effectuer le quadrillage.

La gendarmerie de Mayotte organise régulièrement des quadrillages de l’îlot à la recherche de personnes en situation irrégulière. Le 13 mars dernier, une telle opération avait permis l’interpellation d’une trentaine de personnes. Quelques semaines plus tard, la Préfecture avait de nouveau dépêché une équipe de 30 gendarmes qui avaient fait chou blanc.

De nombreux  »clandestins » viennent à Mayotte pour des raisons sanitaires. L’arrivée sur l’îlot Mtsamboro est parfois un piège pour eux, un véritable cul-de-sac. Certains ont utilisé le kwassa comme ultime moyen pour tenter de se faire soigner ou de sauver un enfant. Même s’il existe des dispositifs légaux d’évacuation sanitaires à partir d’Anjouan, ils sont parfois si lourds que les malades préfèrent renoncer. Depuis le début de l’année, une vingtaine d’opérations de secours ont été réalisées par la gendarmerie, tant par voie aérienne que nautique. Elle ont permis de porter assistance à une « cinquantaine de personnes abandonnées sur les plages », selon la gendarmerie.

Les eaux environnantes sont aussi le théâtre de nombreux naufrages. En janvier 2012, cinq personnes étaient retrouvées sur la plage de l’îlot après qu’un kwassa se fut vraisemblablement retourné à proximité. Quelques jours auparavant, un autre naufrage entre l’îlot Mtsamboro et le village d’Hamjago avait fait trois victimes et une dizaine de disparus sans que l’on parvienne à en préciser le nombre, comme c’est souvent le cas.

Les deux drames qui viennent de se produire à Lampedusa, au large de l’Italie, où la mort de plusieurs centaines de migrants a ému l’Europe entière, remettent une nouvelle fois au premier plan -pour quelques jours- le problème des réfugiés économiques entre les pays du sud et du nord sans que l’on entrevoit une issue.

Sourcemalango actualité www.malango-actualite.fr

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