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Pédopornographie: la fillette de 12 ans était un gendarme

Rédaction en ligne

Via le site coco.fr, Guy tentait de convaincre « Laura, 12 ans » d’envoyer des photos d’elle, nue. Mais Laura était un militaire. Un an de prison pour Guy.

Guy aime se connecter sur coco.fr, discuter avec des filles d’une douzaine d’années et, très rapidement, leur demander d’envoyer des photos d’elles. Nues. Il a déjà été condamné pour cela mais il a recommencé. Avec Marie, Candice et d’autres. En juillet, il croyait parler à « Laura, 12 ans ». Mais derrière ce pseudonyme se cachait un gendarme chargé de débusquer ceux qui corrompent les mineurs.

Le 26 septembre, Guy était interpellé. L’expertise de son ordinateur a permis de retrouver ses précédents chats, accablants, avec des mineures. Hier, cet homme âgé de 49 ans était jugé pour « détention d’image pédopornographique » – également retrouvées sur son ordinateur – en récidive et « propositions sexuelles faites à un mineur de moins de 15 ans par un majeur utilisant un moyen de communication électronique ».

« C’était pour leur faire peur ! »

À la barre, Guy sort le grand jeu, expliquant sans rire avoir voulu montrer à ces jeunes filles les risques qu’il y avait à traîner sur la toile. Et qu’importe les questions, toujours les mêmes posées à Laura et aux autres : « T’as quel âge ? 18 ans ? Si c’est moins, c’est pas grave. T’as déjà eu du sexe avec un homme ? Tu as une photo de toi nue ? » Ou encore : « Faut pas le dire à ton père, sinon je vais finir en prison. » Guy se défend : « Mais c’était pour leur faire peur ! » Parfois, la force du déni peut être fascinante.

Ce prévenu est sous curatelle renforcée, a déjà séjourné à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique, notamment parce qu’il disait « entendre des voix ». Il est cependant jugé « faiblement dangereux » par l’expert-psychiatre, lequel pointe que le mis en cause avait récemment arrêté de ne plus prendre son traitement, contrairement à l’avis de ses médecins. Le procureur adjoint qualifie « d’inquiétantes » les explications du prévenu : « Il se présente comme un pédagogue dont la mission serait de prévenir enfants et parents des risques qu’il peut y avoir à se rendre sur certains sites. Mais dans ses conversations avec le gendarme, le prévenu exprime ses fantasmes, ce sont des offres, des sollicitations insistantes, répétées et extrêmement crues. Les faits sont établis et il ne les assume pas. » Dix-huit mois de prison requis, avec maintien en détention. L’avocate de la défense, malgré une marge de manœuvre plus que réduite, ose : « Il voulait faire fuir ces jeunes filles, il s’y est mal pris mais c’était véritablement son intention ! » Avant d’expliquer que tout aurait basculé depuis 2009, année du décès de la mère de son client : « Elle était sa stabilité. »

Reconnu coupable, Guy Harsigny est condamné à un an de prison et maintenu en prison. Il devra aussi s’astreindre à un suivi socio-judiciaire de dix ans – le maximum légal – qui inclut notamment une obligation de soins, l’interdiction d’exercer une activité pouvant le mettre en relation avec des mineurs et, à nouveau, l’inscription au FIJAISV, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Mathieu Livoreil

Sourcewww.lunion.fr

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