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Le - Percuté par une moto en Béarn lors du Tour de France, le jeune gendarme revient de très loin

Percuté par une moto en Béarn lors du Tour de France, le jeune gendarme revient de très loin

Par valérie cèbe

Publié le 26/01/2016 à 06h00
Mise à jour : 27/01/2016 à 07h26

Au centre de rééducation de Bagnères, les médecins avaient dit à Jérôme Cotto qu’il en avait pour un an, un an et demi. Le jeune gendarme du PSIG de Pau en est sorti au bout de trois mois.

Au centre de rééducation de Bagnères, les médecins avaient dit à Jérôme Cotto qu’il en avait pour un an, un an et demi. Le jeune gendarme du PSIG de Pau en est sorti au bout de trois mois. (ascencion torrent)

14 heures, le 14 juillet, au bord de la D40 à Sauvagnon. Le tumulte du passage des coureurs du Tour de France vient de cesser ou presque. Jérôme Cotto termine son service. Gendarme adjoint volontaire au peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) de Pau, il vient d’assurer la sécurité de l’étape Tarbes-La Pierre-Saint-Martin. « On attendait la voiture-balai… » se souvient-il. Il envoie alors un SMS. C’est la seule chose qui lui revient de ce jour où sa vie a basculé.

Au même moment, un collègue de la Garde républicaine, qui roule en sa direction, est pris d’un malaise au guidon de sa moto. Il chute mais l’engin poursuit sa route, décolle en heurtant une butte et percute de plein fouet Jérôme Cotto. Trou noir. Victime d’une hémorragie cérébrale, d’un trauma facial important, l’état du jeune gendarme suscite de vives inquiétudes. Evacué en urgence à l’hôpital de Pau, il est plongé dans le coma. Il y restera un mois.

Mais de tout ça, il ne garde aucun souvenir. « Le coma a été long pour mes proches mais, moi, je ne me suis rendu compte de rien. Je ne me souviens pas non plus de mon réveil. Je me rappelle juste que, sur la fin, j’avais l’impression d’être un enfant de 8-10 ans, que j’avais été renversé par un sanglier et que je ne pouvais pas partir en vacances… » sourit Jérôme Cotto. « Je revoyais les séries et les dessins animés de mon enfance… »

Six mois plus tard, il est à nouveau sur pied. Cet Ariégeois de 23 ans est un miraculé. De son terrible accident, il ne garde qu’un poignet encore douloureux (les deux ont été fracturés), un doigt en moins et une plaque pour consolider sa pommette. Son arrêt maladie vient d’être prolongé de six mois, mais les soins se résument désormais à des séances quotidiennes de kiné. « D’habitude, les gens mettent plus de temps… » consent-il. « C’est vrai que quand je suis parti en centre de rééducation à Bagnères, les docteurs m’ont dit que j’en avais pour un an, un an et demi. » Il y est resté finalement trois mois !

25 kg de perdus et une condition à retrouver

Le jeune brigadier-chef n’a aujourd’hui qu’un seul objectif : retrouver au plus vite la forme et l’uniforme. « J’ai perdu 25 kg ! ça tombe bien, j’étais un peu en surpoids avant l’accident… » plaisante-t-il. Il a dû aussi réapprendre à marcher. « Quand je suis sorti du coma, je n’y arrivais plus. Mes muscles avaient fondu. Je me déplaçais en fauteuil. » Mais le sportif n’a jamais baissé les bras. Il a redoublé d’efforts pour se remettre debout et retrouver la condition physique. « Au PSIG, on faisait neuf heures de sport par semaine », rappelle celui qui jouait aussi au rugby à Idron.

Jérôme Cotto n’a rien perdu de sa détermination. Au contraire. « Déjà, quand je faisais du sport, j’étais toujours motivé pour faire les meilleurs résultats. Je crois que c’est ça qui m’aide à me relever, même si tout n’est pas facile. »

L’élan de solidarité que son accident a suscité l’a aussi beaucoup « touché » et « motivé encore plus ». Son objectif est maintenant d’intégrer l’école de sous-officiers dont il a obtenu le concours d’entrée quatre jours avant son accident. Il rêve de devenir maître-chien. « Je ferai tout pour. »

« Tous ces gens derrière moi, cela m’a beaucoup porté » confie Jérôme Cotto

Dès son admission à l’hôpital de Pau, Jérôme Cotto a été très soutenu par les gendarmes. De ses collègues du PSIG jusqu’au patron du groupement, le colonel Vaquette, la gendarmerie a serré les coudes autour de la jeune recrue passée par la brigade d’Artix. Des soutiens qu’il n’est pas près d’oublier. « Tous ces gens de la gendarmerie derrière moi, y compris les gradés, cela m’a beaucoup porté. C’est justement eux que je voulais voir, cela m’a poussé. » Et d’ajouter : « Quand j’étais jeune, je ne savais pas ce que je voulais faire. Maintenant, je sais que je veux être gendarme. » Mais les militaires n’ont pas été les seuls mobilisés, il y a eu aussi la famille, les amis et les copains du rugby d’Idron. Jérôme a été également touché par le geste de la Section Paloise qui lui a offert un maillot mais aussi celui de Christian Prudhomme, directeur du Tour de France. En décembre, il est venu lui remettre le maillot jaune dédicacé de Chris Froom, le vainqueur 2015. « Je suis aussi invité à suivre une étape cet été… » glisse Jérôme Cotto.

Sourcewww.larepubliquedespyrenees.fr

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