Les publicités dans la revue de l'Echo du képi ne figurent pas sur la version en ligne à télécharger mais uniquement dans la version « papier »

Articles

Le - Quand le gendarme détecte la souffrance sociale

Publié le  | Mis à jour le 

© Photo NR

Sur le territoire de l’Agglo2B, la gendarmerie ne fait pas que réprimer. Elle détecte aussi les détresses sociales et les signale à des intervenantes sociales.

Un dispositif envié. C’est ainsi que le chef d’escadron Emmanuel Weber qualifie les intervenantes sociales en gendarmerie (ISG) qui officient depuis six mois sur le territoire de l’Agglo2B. Expérimenté depuis 2013 à l’échelle de Bressuire avec le CCAS, ce dispositif avait été expérimenté dès 1991 à Limoges suite à un constat simple : aucune exploitation n’était faite des interventions de la gendarmerie pour un suivi social.
Le gendarme est pourtant en première ligne pour constater beaucoup de ces souffrances sociales ou familiales pour lesquelles il est alerté 24 h/24. Violences intrafamiliales, séparations, maltraitances, conflits, vulnérabilités, détresses sociales… Jusqu’à récemment, le gendarme bocain intervenait, prenait des mesures d’urgence en lien avec les élus (signalements, logements d’urgence…) mais ne disposait pas d’outils directs pour lancer un suivi.
La souffrance détectée et accompagnéeDepuis juillet dernier sur le territoire de l’Agglomération du Bocage bressuirais, Stéphanie Richard et Vanessa Nacolle sont alertées dès qu’un problème de leur compétence est détecté par les gendarmes. Charge à ces deux assistantes sociales d’évaluer les besoins sociaux, d’intervenir (RDV, contacts…) et de faciliter l’accès aux services sociaux, de santé ou aux procédures.
En six mois (de juillet à décembre pour les communautés de brigades Mauléon-Cerizay, Moncoutant et Argentonnay, toute l’année pour celle de Bressuire), les deux jeunes femmes n’ont pas manqué d’activité. « 187 fiches de liaison nous ont été adressées par les gendarmes concernant 319 personnes dont 287 (87 %) ont bénéficié de notre intervention », résume Vanessa Nacolle. « Les 13 % non pris en charge s’expliquent par le fait qu’un contact avec les parents suffisait et qu’il n’était pas nécessaire de rencontrer les enfants. »
Difficile de tirer des enseignements définitifs de ces statistiques. Mais le chef d’escadron Weber y voit tout de même la confirmation « de la dégradation du climat social et familial ». Mais plus que le constat, c’est l’impact de ce dispositif que la gendarmerie présentait hier aux élus de l’Agglo2B qui le financent (avec des participations de l’État et du Département). Les intervenantes sociales en gendarmerie interviennent en effet dans les 48 heures après les faits avec en main une fiche de liaison les résumant.
« Les gendarmes ayant prévenu de notre visite, nous sommes reconnues et notre intervention est bien acceptée », explique Vanessa Nacolle. « Nous intervenons pour mettre des mots sur un problème, pour réassurer un dialogue. Souvent, cela suffit. » « En général, il faut moins de trois rendez-vous pour aboutir à une prise de conscience ou une prise en charge », complète Stéphanie Richard.
Au final, pour cette première année partielle d’activité, seules 10 % des fiches ont donné lieu à une réitération (récidive).

Be Sociable, Share!