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Le - quand les gendarmes vont jusqu’au bout d’eux-mêmes

Mercredi 17/12/2014 à 06H10 – mis à jour le Mercredi 17/12/2014 à 11H24 Salon-de-Provence

Les militaires du PSIG ont participé à un exercice de 36 heures particulièrement éprouvantQuand les gendarmes vont jusqu'au bout d'eux-mêmesLes hommes du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie ont notamment participé à un exercice tactique en milieu fermé sur le site d’entraînement de Lamanon. PHOTOS DR ET J.B.

Le regard fixe et déterminé, se pinçant la lèvre inférieure, preuve d’une concentration extrême, un gendarme du PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) de la compagnie de Salon couvre ses équipiers, prêt à faire feu à tout moment.

Intense, saisissante, cette scène possède toutes les caractéristiques du réel. Elle pourrait très bien provenir d’une interpellation musclée ou bien d’une prise d’otage sauf qu’elle est fictive.

De 7h45 du matin avant-hier à cette nuit minuit, soit durant 36 heures, dix-huit gendarmes du PSIG ont participé à un exercice de haute voltige, particulièrement éprouvant. Des exercices qui ont lieu tous les 6 mois.

En juin dernier, les militaires ont effectué un raid de 34 km dans les Alpilles avec sac à dos et armement. « C’est l’unité d’intervention que j’engage en priorité. C’est pourquoi j’attends d’eux un degré d’entraînement et de résistance supérieur aux unités classiques de la gendarmerie », justifie le commandant du groupement, Christophe Junqua.

Encadrée par des militaires de la base aérienne, l’unité d’intervention du peloton de gendarmerie de Salon a débuté ces longues heures d’efforts intenses par une séance de combat libre ou free fight, « pour se mettre dans le « rouge » en terme de maîtrise sans arme de l’adversaire, commente le chef du groupement.

L’objectif étant d’être confronté à des situations les plus compliquées possibles à l’entraînement pour pouvoir agir de manière proportionnée une fois sous stress, voire dans des états de fatigue importants ».

Les gendarmes ont ensuite pris part à un exercice tactique en milieu fermé sur le site d’entraînement de Lamanon. En cellule de trois ou de six, les militaires se sont exercés à reconnaître des bâtiments ainsi qu’à différencier des individus armés et non armés, le tout dans un état de tension élevé. Une mise en situation proche de la réalité.

« A aucun moment pour eux ce n’est un jeu, confie le lieutenant Patrick Raimbault, commandant du PSIG et moniteur d’intervention professionnel au même titre que le commandant Junqua. Ils sont parfaitement conscients de l’utilité d’un tel travail ».

L’étape suivante : un exercice tactique en milieu ouvert, cette fois, a constitué, en quelque sorte, le point d’orgue de ces 36 heures. Les militaires ont été confrontés à une mise en situation réelle dans un lieu qu’ils ne connaissaient pas avec des interpellations prévues au petit matin et une surveillance de tous les instants tout au long de la nuit.

Les hommes du PSIG ont très peu voire pas dormi du tout. Une fatigue extrême qui permet à la fois aux individus de mieux se connaître eux-mêmes mais aussi au groupe de prendre conscience de ses faiblesses.

Après cette longue et intense nuit, les hommes du PSIG ont été priés de relever un nouveau défi de taille : passer avec succès les obstacles sur et sous l’eau dans un parcours du combattant revisité.

Enfin, les militaires ont eu le droit de décompresser grâce à une séance d’optimisation du potentiel, une méthode utilisée par l’Armée de l’air et notamment ses pilotes.

Mais le repos aura été de courte durée. Pas plus tard que ce matin très tôt, les hommes du PSIG étaient en opération à Lambesc.

Jonathan BELLON

Source : www.laprovence.com

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