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Le - TEMOIGNAGE. Youri Chabre, gendarme sauveteur : « En montagne, le risque zéro n’existe pas »

TEMOIGNAGE. Youri Chabre, gendarme sauveteur : « En montagne, le risque zéro n’existe pas »

© LISE MARSEILLE

Youri Chabre, gendarme de haute montagne dans l’émission  » Enquête d’action »
Youri Chabre, gendarme de haute montagne dans l’émission  » Enquête d’action »

Par Par Véronique TrouilletLe 04 septembre 2020 à 14h00

Affecté depuis un an au peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Saint-Sauveur-sur-Tinée (06), Youri Chabre, 25 ans, a toujours eu pour vocation – et fierté – de porter secours. Retrouvez son témoignage dans Enquête d’action : Gendarmes de haute montagne, le concours d’une vie, vendredi 4 septembre à 21h05 sur W9. 

Pourquoi vouliez-vous devenir gendarme de haute montagne ?

Youri Chabre : C’est un rêve de gosse. Je n’ai jamais imaginé faire autre chose.

J’ai toujours été attiré par la montagne et le sport de montagne. Et puis, autour de mes 13-14 ans, mon père est mort dans une avalanche.

Cela m’a encore plus motivé à faire du secourisme en montagne, à la fois pour moi et pour lui.

En quoi consiste ce métier, concrètement ?

Notre mission première est le secours en montagne, aider les gens en difficulté : le marcheur qui s’est perdu, l’alpiniste bloqué en escalade, le touriste en descente aquatique dans les gorges qui fait une mauvaise chute… Aucune intervention n’est pareille : il faut toujours s’adapter.

Qu’aimez-vous dans cette profession ?

J’aime être en montagne.

J’aime également l’ambiance, les valeurs militaires de la gendarmerie comme l’entraide et l’esprit d’équipe. Et il y a aussi cette exigence d’être très bon physiquement et techniquement.

Risquez-vous votre vie à chaque intervention ?

Non, ce n’est pas tout le temps, mais je suis conscient que le risque zéro n’existe pas.

La montagne est ouverte à tous

N’avez-vous pas le sentiment de mettre parfois votre vie en danger pour des inconscients ?

C’est vrai qu’il y a des interventions qui sont plus « logiques » et compréhensibles que d’autres, mais la montagne est ouverte à tout le monde. On va chercher des gens qui n’ont pas le niveau, sont mal préparés ou mal équipés.

On les retrouve en tongs ou en Crocs, surpris par un orage… C’est sûr que cela nous énerve d’employer autant de moyens et de nous mettre en danger pour des gens comme ça, mais on fait avec. C’est notre métier.

Vous souvenez-vous de votre toute première intervention ?

Je suis allé chercher un trekker qui s’était égaré en montagne sur la frontière italienne. Il n’était pas blessé mais il faisait nuit.

C’était impossible d’aller le récupérer en hélicoptère car il y avait du brouillard.

J’ai donc marché pour le retrouver. C’était sympa.

Un milieu imprévisible et hostile

Que redoutez-vous le plus quand vous êtes appelé sur une intervention ?

Lorsque l’on sait que la personne est encore vivante et que si on ne fait rien rapidement, elle va mourir.

Quand le pronostic vital est engagé, on se demande toujours comment elle va s’en sortir. La montagne est un milieu tellement imprévisible et hostile…

Nos premiers gestes sont importants, mais il faut aussi transférer la victime au plus vite dans un hôpital, afin qu’elle soit traitée le mieux possible.

Source : www.telestar.fr

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