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Le Havre. Trois étudiants de Sciences Po en immersion avec les gendarmes

Clémentine, Hortense et Victor, étudiants à Sciences Po Le Havre sont en stage à la gendarmerie de Saint-Romain-de-Colbosc. Avant cela, ils sont devenus réservistes. Explications.

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Le lieutenant Gilibert de la BTA de Saint-Romain de Colbosc, Victor Lin, Clémentine Assayag, Hortense Rancillac, le colonel Chaigneau et Sandrine Quevreux devant la gendarmerie de Saint-Romain-de-Colbosc. (©MB/76actu)

Par Murielle Bouchard

Publié le 13 Jan 23 à 15:37 

Gilet pare-balle, arme, uniforme… Ils ressemblent à s’y méprendre à des gendarmes. Et pour cause : Clémentine Assayag, Victor Lin, âgés de 19 ans et Hortense Rancillac, 21 ans ont aujourd’hui deux statuts. Celui d’étudiants en deuxième année à Science Po Le Havre et depuis l’été 2022, après une formation spécifique,celui de réservistes pour la gendarmerie.

Dans le cadre de la validation de leur parcours civique, obligatoire dans le cursus de Sciences Po, ils auraient pu choisir comme la plupart des étudiants une association ou encore l’éducation nationale. Eux, ont choisi l’armée et à l’instar des deux étudiants qui ont initié ce partenariat entre l’école et la gendarmerie l’an dernier, ils sont plus que satisfaits. 

Unique en Normandie

Pour la seconde année, un partenariat a été engagé entre Sciences Po et la gendarmerie de Seine-Maritime. Une initiative qui a été initiée en Ile-de-France et qui est unique en Normandie. 

Pour cette seconde année, nous avions sept candidats qui étaient partants pour effectuer leur parcours civique en gendarmerie. Ils ont été motivés notamment après avoir eu le retour des deux jeunes qui l’ont fait pour la première fois l’an dernier. Nous avons donc sélectionné trois jeunes,Sandrine Quevreux,responsable du parcours civique à Sciences Po Le Havre

Clémentine, Victor et Hortense ont dû dans un premier temps intégrer la réserve opérationnelle de la gendarmerie. Une sorte de mise dans le bain et selon Clémentine, « un moyen aussi pendant 15 jours de découvrir le monde militaire, la technique de défense ou encore le cadre légal et juridique de ce métier ». Un métier complet que les trois étudiants découvrent via leur parcours civique en étant en immersion toute la semaine auprès de la brigade territoriale autonome de Saint-Romain-de-Colbosc

Psig, peloton motorisé, patrouille de nuit…

Les jeunes devenus agents de police judiciaire adjoints ont ainsi observé auprès de leurs aînés des gendarmes du Psig, de la brigade de recherche, du peloton motorisé, des démineurs et ont même participé à des patrouilles de nuit. « L’objectif, c’est de leur montrer toutes les facettes de notre métier, après leur stage à l’étranger l’an prochain, libre à eux de poursuivre leur engagement en restant réservistes à la gendarmerie », explique le colonel Chaigneau. 

Et à entendre les premiers retours de ces trois jeunes, le colonel peut avoir de l’espoir. « Ma grand-mère est plus fière du fait que je sois aujourd’hui réserviste que lorsque je lui ai appris que j’étais admise à Science Po », sourit Hortense. Pour elle, « je n’ai aucun doute sur le fait que je resterai réserviste après. C’est un métier passionnant. On se sent vraiment utile ».

Victor envisageait de faire son parcours civique dans l’éducation nationale et finalement, « je ne regrette absolument rien. Je voulais découvrir le monde militaire parce la notion de dépassement de soi et aussi le respect de la hiérarchie me fascinent. Cette expérience est très enrichissante ».

Même constat pour Clémentine qui ajoute, « tous les trois nous ne sommes pas nés au Havre, c’est également une façon de découvrir cette région. Nous sommes conscients que l’on touche à la surface de cet univers et cela donne envie d’aller plus loin encore ». 

Objectif : 50 000 réservistes en 2027 

La gendarmerie aujourd’hui, c’est 100 000 professionnels et 30 000 réservistes qui chaque année doivent effectuer 90 jours de mission. « Dans la région, nous avons 1 600 réservistes dont 440 dans le département. On vise d’ici 2027, les 50 000 réservistes », explique le colonel Chaigneau. À force de partager son expérience positive, Hortense a déjà convaincu un de ses proches à franchir le pas.  

Source : actu.fr

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