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Le - Un couple bugeacois redonne vie à la gendarmerie du village, construite à la fin du XIXe siècle

Un couple bugeacois redonne vie à la gendarmerie du village, construite à la fin du XIXe siècle

Joël Lestang et Marianne Steen ont déboursé 110.000 euros pour racheter l’ex-gendarmerie. © Agence USSEL

Après avoir acheté l’ancienne gendarmerie de Bugeat, un couple s’emploie à la transformer afin d’aménager des logements pour personnes âgées.

Les lettres ont été retirées mais leur trace laisse encore deviner le passé de ce morceau de patrimoine local, rue Nationale, au cœur de Bugeat. Joël Lestang et sa compagne Marianne Steen s’activent et fourmillent d’idées. Le couple a flairé la « bonne affaire » il y a trois ans, lorsque la Région essaie de s’alléger de ces deux immeubles de l’ex-gendarmerie. L’un datant de 1895, l’autre des années 1980. Devant le prix alléchant – 110.000 euros – les deux Bugeacois n’ont pas hésité longtemps. Le premier sentiment, celui d’être tombé sur une ruine, est vite chassé par le désir « de le valoriser ». Et de « se faire plaisir ».

« Notre intention est de rendre service aux gens »

Joël Lestang et Marianne Steen ne sont pas trop compliqués. Leur bonheur, ils savent comment le trouver. « Pas en passant la journée devant la télévision », se marre ce Corrézien, de retour sur le plateau de Millevaches il y a sept ans après une longue parenthèse québécoise. Pour « se faire plaisir », le couple entend surtout en donner. Joël Lestang le concède, l’avenir de l’édifice le travaille. Alors il s’emploie, depuis trois ans, à tout retaper. Le plus vieil immeuble dans lequel serpente un escalier en pierre sculptée à double clef de voûte l’occupe en permanence. Quatre appartements passerelles pour des personnes âgées sont en cours d’aménagement et un ascenseur va permettre d’accéder à l’étage. Le couple insiste, le projet est destiné aux seniors. Joël Lestang et Marianne Steen s’imaginent en « M. et Mme Pipelette », des concierges à l’affût du moindre besoin.

« Notre intention est de rendre service, appuie le quinquagénaire. À Bugeat, nous sommes chanceux d’avoir encore beaucoup de choses pour les personnes âgées : des commerces, des associations. » Pendant qu’elle prépare le déjeuner dans la cuisine de leur domicile où ils accueillent trois personnes présentant un handicap mental, Marianne Steen rejoint la conversation et se projette, accent belge à l’appui : « On se dit que l’on pourra ramener des gens à Bugeat, on les accompagnera pour les courses quand ils auront besoin. »

L’autre immeuble de l’ex-gendarmerie, plus récent, est déjà habité par sept personnes. Une seule âgée. Joël Lestang refuse « de louer pour louer » les quatre autres logements. Il le sait, si leur investissement est « un bon coût », on est loin du jackpot. Mais, l’essentiel est ailleurs. Ce lieu qui « a de la classe » vante-t-il, doit avant tout devenir un endroit où l’on se sent bien. Où lui et Marianne Steen peuvent être aux petits soins. En redonnant vie à ce patrimoine, ils entendent améliorer la fin de ceux qui viendront s’y installer.

Deux immeubles, un parc sur 3.870 mètres carrés

Après l’ascenseur et les travaux dans les appartements, il s’attaquera à l’extérieur de ce cocon de 3.870 mâ. « Je vais aménager le parc devant les immeubles », prévoit-il. Puis, ce sera au tour des anciennes écuries de s’offrir une nouvelle utilité. « Pourquoi pas un gîte d’étape ? » Amateur de randonnée, le voilà parti dans une énumération des qualités dont regorge Bugeat. À l’écouter, elles sont nombreuses à condition de chercher. Et il se fera un plaisir de les révéler à ses futurs locataires. Si « M. et Mme Pipelette » peuvent rendre service…

Travaux

Malgré l’état de ruine dans lequel ils ont trouvé le vieil immeuble (à d.) construit en 1895, Joël Lestang et Marianne Steen, ont eu le coup de cœur qui les a convaincus d’investir. « Regardez, il a de la classe », se réjouit monsieur. Après avoir rénové l’immeuble plus récent (à g.), qui abrite sept personnes, il s’est attaqué aux quatre logements destinés à accueillir des personnes âgées. Un appartement est prêt au rez-de-chaussée, les trois autres sont en cours d’aménagement. Un ascenseur permettra aux locataires de l’étage de monter sans passer par les escaliers.
Photos M. K.

Malik Kebour

Sourcewww.lamontagne.fr

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