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Le - Un récidiviste sur les rails

BESANÇON – TRIBUNAL

Un récidiviste sur les rails

Ce jeune homme avait été interpellé par les gendarmes à Saône en mars dernier. Lors d’un simple contrôle, il a pris la fuite. À bord du véhicule du fuyard, des rails de chemin de fer de la SNCF.

  • LE 03/04/2017 À 05:02
  • MIS À JOUR À 07:33

Capture

Le jeune homme, présenté en comparution immédiate, s’installe dans le box des prévenus. Lorsque la présidente du tribunal lui demande s’il souhaite répondre aux questions qui viendront plus tard, il rétorque qu’il préfère se taire. La magistrate lui fait comprendre que ce n’est pas forcément dans son intérêt mais qu’il en a le droit. Il est tendu.

C’est la troisième fois qu’il se fait prendre, sans permis et sans assurance, au volant d’une voiture. Condamné en début d’année à deux mois ferme pour des faits de vols en récidive, il venait de sortir de prison depuis 20 jours lorsqu’il a, à nouveau, été repéré par les gendarmes à Saône lors d’un contrôle routier effectué le 26 mars dernier. Il roulait très vite et a refusé d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre. À son bord, des rails de chemin de fer que la SNCF stocke sur le secteur.

Les forces de l’ordre l’ont suivi à bord de leur véhicule. Le fuyard, selon les gendarmes, transportait deux autres personnes et des métaux. La traversée de Saône et des chemins bordant ce village a été rude.

PIÉTONS ÉVITÉS IN EXTREMIS

Des piétons ont évité in extremis le bolide. La voiture de patrouille n’est pas parvenue à dépasser le chauffard. Ce dernier l’en a empêchée en donnant un coup de volant pour l’envoyer dans le décor. La filature s’est arrêtée lorsque le prévenu est entré dans un camp de gens du voyage. Il est aussitôt venu se rendre. La tension qui régnait n’a pas permis de confisquer la voiture et son contenu, encore moins d’appréhender les complices.

« Il a reconnu tous les faits, sauf la mise en danger d’autrui », observe Stéphane Clément pour le parquet. « Il l’a pourtant fait aussi. Il nie le vol en réunion. Il disait être seul. Mais les gendarmes ont bien vu trois personnes dans son véhicule. Lorsqu’il indique avoir un mal de dos chronique, il est difficile de croire qu’il a pu soulever des rails sans aide. Je requiers six mois ferme à son encontre et un maintien en détention. »

ROUILLÉS ET « ABANDONNÉS » ?

« Il m’a dit qu’il n’avait pas l’intention de voler la SNCF », objecte Maïwen Tascher, l’avocate du prévenu. « Les rails, rouillés, lui paraissaient abandonnés. La revente de métaux est sa seule manière de gagner de l’argent. Il ne trouve pas de formation parce qu’il n’a pas le permis. Il est en rupture familiale. S’il n’avait pas trouvé refuge chez les gens du voyage, il serait à la rue. Ce garçon essaie de s’en sortir, mais la plongée dans le trou n’est pas loin. Je demande la clémence du tribunal. »

Le tribunal, sensible à ces arguments, fait un geste. Il condamne le jeune homme à 6 mois, dont trois avec sursis et une mise à l’épreuve de deux ans. Maintenu en détention, il devra, dès sa sortie, trouver un travail et indemniser la SNCF à hauteur de 150 €. Les 450 € de frais d’avocat de la partie civile lui incombent également.

Paul-Henri PIOTROWSKY

Sourcewww.estrepublicain.fr

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