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Excès de vitesse : la privatisation des voitures-radar en 8 questions

Les voitures-radar privées vont progressivement être déployées sur les routes de France d’ici à 2020. – © querbeet

A partir de ce lundi, les premiers véhicules-radar gérés par des sociétés privées vont commencer à flasher et verbaliser les automobilistes en Normandie. Ils seront ensuite généralisés à toute la France d’ici à 2020.

Après une phase d’expérimentation concluante, cinq voitures privées équipées de radars peuvent désormais flasher les automobilistes en excès de vitesse dans l’Eure, en Normandie. A terme, 26 véhicules seront déployés dans la région. Le dispositif sera progressivement étendu à tout le territoire, l’objectif étant d’avoir 383 véhicules opérationnels d’ici à 2020. Actuellement affectées aux gendarmes et aux policiers, ces voitures vont être transférées au privé, même si elles resteront propriété de l’Etat.

Pourquoi cette privatisation ?

L’objectif de cette externalisation est double : libérer du temps aux forces de l’ordre pour le consacrer à des tâches plus qualifiées comme l’interception au bord des routes en cas d’alcoolémie et de stupéfiants et faire respecter les limitations de vitesse en allongeant les plages horaires de circulation de ces véhicules sur les routes les plus dangereuses. Les voitures-radar privées rouleront non plus 1h30 par jour mais 6 voire 8 heures par jour.

Comment les contrôles sont-ils effectués ?

Le conducteur est seul à bord et le réglage de la vitesse à contrôler se fait automatiquement grâce au GPS et à une carte répertoriant les vitesses sur chaque tronçon. De plus, des caméras situées à l’avant et à l’arrière du véhicule lisent les panneaux de limitation de vitesse afin de confirmer l’exactitude de la vitesse à contrôler.

Pendant le trajet, le radar intégré dans la plaque d’immatriculation de la voiture flashe de manière autonome les excès de vitesse. Le conducteur de la voiture-radar ne peut pas savoir que le véhicule qui l’a doublé ou croisé a été flashé puisque le flash fonctionne de manière invisible à l’œil nu grâce à un dispositif infrarouge.

Quelles sont les marges de tolérance ?

Alors que les limites de vitesse baisseront à 80 km/h sur certaines routes prochainement, les marges d’erreur des vitesses retenues sont doublées par rapport aux radars fixes. Elle est de 10 km/h pour les limitations de vitesses inférieures à 100 km/h et de 10 % pour celles supérieures à 100 km/h.

Qui détermine les routes surveillées ?

Les parcours des voitures-radar sont décidés par l’Etat. La Délégation à la sécurité routière fixe pour chaque prestataire privé un nombre précis et limité d’itinéraires à effectuer chaque jour.

Qui envoie les PV ?

Les sociétés privées n’ont pas accès aux données enregistrées par les voitures-radar. Les avis de contravention sont traités comme pour les radars fixes par le Centre automatisé de constatation des infractions routières (Cacir), un service commun à la police et à la gendarmerie nationale basé à Rennes.

Comment sont rémunérées les sociétés privées ?

Elles ne sont pas rémunérées en fonction du nombre de flashs enregistrés mais uniquement en fonction du nombre de kilomètres parcourus. Si le nombre de kilomètres fixé par l’Etat n’est pas atteint, la rémunération diminuera mais s’il est dépassé, elles devront payer une lourde amende.

Comment la conduite est-elle surveillée ?

Avant de prendre le volant, le conducteur de la voiture-radar doit souffler dans un éthylotest anti-démarrage. Il doit ensuite consulter sa feuille de route du jour et suivre le parcours notifié. Une fois arrivé sur la zone à contrôler, il met le radar embarqué « en mode contrôle ». Tous les paramètres du trajet (heure, position, arrêts, ralentissements) sont enregistrés en temps réel. Ainsi, si le conducteur s’écarte du parcours indiqué, le supérieur hiérarchique en est immédiatement informé.

Quelles sont les modèles de voitures utilisés ?

Ce sont des Peugeot 308 qui ont été choisies pour circuler en Normandie. Mais d’autres modèles devraient être utilisés puisque les voitures-radar des forces de police et de gendarmerie sont des Citroën Berlingo, des Renault Mégane et des Dacia Sandero. Les véhicules restent la propriété de l’Etat. Lorsqu’ils ne circulent pas, ils sont stationnés sur des sites de police et de gendarmerie.

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