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Angerville : le maire refuse de voir ses gendarmes déménager dans la ville voisine

D’ici 7 ans, une nouvelle brigade, regroupant celle d’Angerville et de Méréville devrait ouvrir au Mérévillois. Pourtant Angerville concentre les interventions des militaires.

 Angerville, mardi 6 août 2019. La gendarmerie d’Angerville est actuellement installée dans l’avenue du Général-de-Gaulle.
Angerville, mardi 6 août 2019. La gendarmerie d’Angerville est actuellement installée dans l’avenue du Général-de-Gaulle. LP/Nolwenn Cosson

Par Nolwenn Cosson (@nolwenncosson sur twitter)Le 9 août 2019 à 12h02

« Le maintien des militaires sur nos deux communes est indispensable et non négociable. C’est une question de symbole. » Johann Mittelhausser, maire (SE) d’Angerville ne décolère pas : sa gendarmerie ne doit pas quitter sa ville, même pour s’installer à quelques kilomètres de là, au Mérévillois (anciennement Méréville).

D’ici 7 ans – le temps de construire les nouveaux locaux – une nouvelle brigade, qui regrouperait celle d’Angerville et de Méréville, ouvrira ses portes aux abords de l’Intermarché. Une aberration pour l’élu qui rappelle que sa commune de 4 700 habitants « concentre presque la moitié des interventions annuelles de la communauté de brigades locale, qui intervient sur 22 communes ». « C’est la ville la plus grande avec une forte mixité sociale, ce n’est donc pas étonnant, ajoute-t-il. Il y a deux ans nous avons connu des moments compliqués avec des jeunes qui lançaient des feux d’artifice sur la gendarmerie. Voir ce service public s’éloigner est un contresens. »

Pourtant le déménagement apparaît indispensable. Les locaux actuels ne sont plus aux normes et ne permettent pas d’accueillir dans les meilleures conditions le public mais aussi les familles des gendarmes. Des conditions de vies et de travail inappropriés dont le maire d’Angerville a bien conscience. L’élu a proposé un terrain, situé entre la voie de chemin de fer et le lotissement de l’Europe, en plein aménagement, pour accueillir sur près de 8 000 m2 les nouveaux bâtiments. « Nous voulions y construire des petits logements individuels et avions déjà trouvé trois bailleurs prêts à nous suivre, indique-t-il. Début juin, on nous a indiqué qu’il ne convenait pas, à cause de la présence du chemin de fer, et que c’était la proposition du maire du Mérévillois qui était retenue. Pour moi, ils ont juste voulu gagner du temps, les jeux étaient déjà faits. »

Des délais d’intervention très courts

De son côté, Guy Desmurs, maire (SE) du Mérévillois assure comprendre la frustration de son collège et insiste sur le fait que la nouvelle gendarmerie sera installée à proximité d’Angerville. « C’est Méréville qui a été choisie, je ne peux qu’acter cette décision, qui évidemment me ravit, précise l’élu. Notre but est de privilégier les gendarmes et leurs familles en leur offrant un cadre de vie agréable. »

Mais pour Johann Mittelhausser, une autre donnée doit être prise en compte : la sécurité de ses concitoyens. « Même si on nous assure des délais d’intervention très rapide (NDLR : moins de 5 minutes pour rejoindre la commune), le visuel joue aussi beaucoup, martèle-t-il. C’est important de voir des gendarmes vivre sur notre territoire. »

Un sentiment partagé par Amandine, qui habite Angerville depuis 3 ans. « Aujourd’hui, lorsqu’on fait appel à eux, ils sont là en moins de 10 minutes, cela donne un sentiment de sécurité, surtout qu’il y a beaucoup de jeunes d’Étampes qui viennent ici créer des problèmes », assure-elle. Dany aussi est contre ce départ. Son quartier a souffert de plusieurs cambriolages. « Nous avons aussi connu de nombreux règlements de compte entre bandes rivales, raconte-t-elle. Je pense qu’il serait plus judicieux d’installer une antenne là-bas et de laisser le plus gros des effectifs à Angerville.

À la rentrée, une motion réclamant le maintien des gendarmes sur les deux communes devrait être votée par les élus d’Angerville. Une pétition pourrait aussi être lancée. Contacté, le Groupement de gendarmerie de l’Essonne n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

Source : www.leparisien.fr

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