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Le - Après la mort de la gendarme Myriam Sakhri, la tenue d’un procès encore incertaine

Lyon : Après la mort de la gendarme Myriam Sakhri, la tenue d’un procès encore incertaine

AUDIENCE La chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon qui devait se pencher sur le dossier ce mardi a renvoyé l’affaire au 24 novembre

Publié le 19/09/23 à 18h36 — Mis à jour le 19/09/23 à 18h59

Selon l'avocat des parties civiles, le parquet général n’a pas été en mesure de se prononcer sur le fond de l'affaire (illustration).
Selon l’avocat des parties civiles, le parquet général n’a pas été en mesure de se prononcer sur le fond de l’affaire (illustration). — C. Girardon / 20 Minutes

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon, qui devait se pencher ce mardi sur le dossier de la mort de la gendarme Myriam Sakhri, a renvoyé l’affaire au mardi 24 novembre. A terme, elle devra se prononcer sur la tenue éventuelle d’un procès.

Le corps de la jeune femme avait été retrouvé le 24 septembre 2011 dans son logement de fonction au sein de la caserne Delfosse de Lyon. Si l’enquête avait conclu à un suicide pour des raisons personnelles, la famille a toujours remis en cause cette thèse officielle. Dernièrement, les sœurs de la victime avaient interpellé Emmanuel Macron à ce sujet à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Début 2021, le parquet général avait demandé la reprise d’une information judiciaire pour harcèlement et homicide involontaire, après de nouveaux témoignages produits par la famille.

« On est extrêmement déçus »

Mais lors de l’audience à huis clos mardi, le même parquet général n’a pas été en mesure de se prononcer sur le fond, selon l’avocat des parties civiles, qui a en conséquence demandé, et obtenu, un renvoi au 24 novembre.

« C’est un immobilisme qui peut interroger », réagit Me Vincent Brengarth. Et d’ajouter : « Lorsque vous avez des gendarmes qui témoignent d’un racisme qui s’opère et que Mme Sakhri a dénoncés, avant que cela ne se retourne contre elle avec une mise à l’écart par ses collègues, cela doit interpeller ».

« On est extrêmement déçus par le parquet de Lyon, qui n’a pas fait son travail », lâche de son côté Nadira Sakhri, sœur de la gendarme qui se plaignait depuis des mois d’être harcelée par des collègues et sa hiérarchie.

Elle avait engagé un avocat pour porter plainte, et une enquête interne avait été ouverte, dont elle attendait les conclusions. À sa mort, un mot retrouvé à ses côtés, écrit de sa main – « Merci à G. le connard ! » –, désignait le colonel qui commandait à l’époque la gendarmerie du Rhône.

Un non-lieu en 2013 avant la réouverture du dossier

Après un premier classement de l’affaire, sa famille, dénonçant la partialité des investigations menées par l’IGGN, avait porté plainte, déclenchant l’ouverture d’une information judiciaire en 2012. Celle-ci a débouché sur un non-lieu en 2013, confirmé en appel en 2014 puis par la Cour de cassation en 2015.

Pour la famille et ses avocats, de nouveaux témoignages transmis à la justice démontrent qu’elle était devenue « la bête noire » du Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie en dénonçant les propos racistes, machistes et homophobes de certains collègues. Ils éclairent aussi le rôle joué par le colonel G. pour « salir » la gendarme selon certains.

Source : www.20minutes.fr

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