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Course-poursuite avec les gendarmes

Justice

à l'audience, la parole du prévenu contre celle des gendarmes./Photo DDM, archives

à l’audience, la parole du prévenu contre celle des gendarmes./Photo DDM, archives

à la barre du tribunal, ce jeune homme de 19 ans poursuivi pour défaut de permis de conduire, refus d’obtempérer et vitesse excessive, est résolu à démontrer son innocence. «Ce n’est pas moi qui conduisais», affirme-t-il. Le 4 mai dernier, les gendarmes de L’Isle-en-Dodon constatent visuellement qu’un véhicule circule le rétroviseur côté conducteur manquant.

Avertisseurs sonores et lumineux actionnés, ils poursuivent le fuyard qui tente de les semer. Les forces de l’ordre repèrent le conducteur qu’ils reconnaissent pour l’avoir contrôlé quelques jours auparavant, pour un non-port de casque sur un cyclomoteur.

Après une course-poursuite, le fugitif pense avoir distancé ses poursuivants. Il stationne son véhicule et s’enfuit en courant pour s’engouffrer dans son immeuble.

Un mois de prison avec sursis

Identifié, il est convoqué à la gendarmerie pour s’expliquer. Il ne reconnaît pas les infractions reprochées : «Les gendarmes se sont trompés, déclare-t-il à la barre du tribunal. Je n’étais pas à l’Isle-en-Dodon ce jour-là, je préparais mon anniversaire.»

La présidente questionne : «Avez-vous un frère ?». Loin de se démonter, il répond : «Oui mais il n’était pas là lui non plus». Au cours de ses réquisitions, le procureur assène avec certitude : «Les faits sont constitués. Le procès-verbal de l’officier de police judiciaire fait foi. Les explications données ne sont pas plausibles. Le prévenu passait son permis et connaissait les conséquences d’un contrôle sans permis». C’est la parole de trois gendarmes contre celle du prévenu.

Maître Abadie pour la défense soutient la position de son client. Il soulève l’absence d’éléments déterminants, notamment une enquête incomplète : «Aucune recherche du propriétaire du véhicule n’a été effectuée, de plus le conducteur n’a pas été vraiment identifié». D’un point de vue juridique, maître Abadie démontre que les seules affirmations des gendarmes ne suffisent pas. L’avocat déplore «une association d’idées douteuses». Il plaide la relaxe. Le doute s’installe dans le tribunal.

Le délibéré est rendu trois semaines après la comparution du prévenu. Celui-ci écope d’une peine d’un mois de prison avec sursis et d’une amende de 50 euros. à la lecture du jugement, le prévenu ne conteste pas la décision.

Yves Louis

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