Le gros œil qui regarde
SÉCURITÉ L’opération Vigilance citoyenne, en place depuis juillet, s’affiche aux entrées de ville. Mais est-ce efficace ? Premier bilan, lundi, avec les gendarmes
À chaque entrée de ville, les panneaux s’affichent. Mais sont-ils vus pour autant ?
Avec plus de 300 atteintes aux biens en 2012, dont 105 cambriolages, il fallait mobiliser la population pour tenter d’améliorer la situation. Un dispositif a été mis en place. Il lie la Ville et la gendarmerie nationale, sous la houlette de la préfecture. Une convention tripartite a été signée le 10 juillet dernier à l’hôtel de ville. Elle scelle ce partenariat.
Objectif ? Signaler à la gendarmerie des faits de la vie quotidienne, qui peuvent nuire à la tranquillité d’autrui, voire à la sécurité. De plus, un réseau de « citoyens référents » volontaires, validés par les élus et les gendarmes, permet aux habitants de trouver un relais chargé de filtrer les signalements. Et, surtout, évite tout phénomène de renseignements sur les personnes, voire la délation.
Ce lundi, une réunion entre les partenaires sera l’occasion de dresser un premier bilan, après deux mois de mise en route.
Huit sur vingt n’ont rien vu
À chaque entrée de la ville de Barbezieux, un panneau annonce la couleur : un œil grand ouvert signale l’opération Vigilance citoyenne. Pour montrer aux visiteurs qu’ici chacun fait attention à l’autre.
Mais qu’en pensent les automobilistes ? Sont-ils réellement informés ? « Sud Ouest » s’est posté sur la route de Blanzac hier matin, pour les interroger sur le sujet.
Surprise. Le « gros œil » n’est décidément pas vu sous le panneau de l’aglomération. Sur 20 personnes interrogées, la plupart sur le chemin familier du travail ou de l’école, huit n’ont pas vu le panneau orange. Et lorsqu’il a été vu, les interprétations sont très variables. Cependant, phénomène rassurant, bon nombre ont eu vent du dispositif Vigilance citoyenne.
« C’est mon voisin qui me l’a expliqué », indique Cyril, 40 ans, qui habite Blanzac. Albert, ressortissant hollandais, habite Nonac. Il n’a pas remarqué le panneau, mais connaît cette action menée en ville, « faite pour que les gens veillent sur les autres ».
Certains automobilistes ont une interprétation différente : Lydia pense que c’est « pour faire ralentir » ; Jean-Luc, lui, en rigole : « C’est pour que tout le monde s’espionne. »
Objectif : effet dissuasif
À propos du port d’armes, un policier municipal faisait, jeudi, cette remarque : « Nous sommes armés. Bon nombre d’habitants ne le savent même pas, alors que l’arme est visible. En revanche, les personnes mal intentionnées, lorsqu’elles nous rencontrent, savent exactement où porter le regard. Et savent à quoi s’en tenir. »
C’est ce même effet dissuasif qui est attendu par les instances avec Vigilance citoyenne.
Dans ce sens, les commerçants ont adhéré, de leur côté, via la Chambre de commerce, à la charte du Commerçant vigilant. Une incitation à donner l’alerte, signalée sur les vitrines pour annoncer clairement la position de chacun.
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