Articles

Le - Les souvenirs ne sont « pas perdus » pour l’ex-procureur

Gendarme, juge puis procureur, notamment en Haute-Loire, René Pagis offre dans un livre quelques passages marquants de sa carrière. Des épisodes drôles, poignants et parfois dramatiques.

  • Le 25/04/2017 à 05:00
  • mis à jour à 08:55
Photo archives Christophe BOUYER

Photo archives Christophe BOUYER

Procureur de la République en Haute-Loire de 2009 à 2012, René Pagis est un homme à plusieurs vies. Passons sur la personnelle qui, comme l’intéressé l’indique lui-même, reste « placée sous scellés » car elle ne regarde que lui. En revanche, sur le plan professionnel, il y a beaucoup à dire. Et le jeune retraité du Cantal ne s’en prive pas.

Une confession bouleversante sur l’affaire Agnès

Après une carrière passée dans la gendarmerie à écumer les brigades et gravir les échelons, René Pagis abandonne l’uniforme pour la robe de magistrat. Juge d’instruction, juge des enfants, procureur… La routine ne trouve pas sa place dans ce parcours. Depuis quelque temps, même si le rabat et l’épitoge sont au placard, les clubs de belote ou de Scrabble – il le dit aussi -, ce n’est pas pour lui.

René Pagis écrit et ça le démange. À peine son premier roman paru ( Un dernier rêve pour la nuit , aux éditions du Bord du Lot), voici qu’un nouvel ouvrage garnit les rayons des libraires. Dans la salle des pas perdus réunit quelques moments forts des différentes vies de l’auteur. Certains sont amusants comme celui où, commandant d’une brigade dans l’Allier en 1976, l’auteur René Fallet, en plein dans l’écriture de L a Soupe aux choux , le pointe du doigt devant les caméras d’une télévision : « Dans ce roman, je dois imaginer et faire vivre un gendarme. Eh bien, tenez-vous bien, à cause de ce monsieur, je n’arrive pas à le faire assez con ! » Cocasse aussi cet épisode en Lozère où, devenu procureur de la République, il assiste, médusé et amusé, à une rave party avortée : le propriétaire du champ vient y épandre du lisier afin de faire déguerpir les fêtards.

D’autres passages prêtent moins à rire et ils intéressent la Haute-Loire. Il s’agit de l’affaire Agnès dans laquelle le magistrat a dirigé les premières investigations sur le terrain aux côtés des gendarmes et a annoncé à la famille la découverte du corps carbonisé de la collégienne de 13 ans au Chambon-sur-Lignon. C’est « un dossier qui vous marque au fer rouge, qui fait de vous un être différent », écrit-il. Une confession bouleversante.

NOTE « Dans la salle des pas perdus », de René Pagis, éditions De Borée. 18,90 euros.

Christophe Bouyer
christophe.bouyer@leprogres.fr

Sourcewww.leprogres.fr

Be Sociable, Share!