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Le - L’intervenante sociale de la gendarmerie du Cher fait l’unanimité

L'intervenante sociale de la gendarmerie du Cher fait l'unanimité

Les gendarmes tombent parfois sur des personnes très isolées, passés sous les radars des services sociaux. Photo d’illustration © Stéphanie Para

Depuis fin 2014, elle intervient au soutien des gendarmes en faveur de victimes souvent très isolées. Deux ans après son installation, l’intervenante sociale de gendarmerie fait l’unanimité auprès des militaires comme des services sociaux. Son passage à un poste à plein temps est à l’étude.

« Lors d’interventions de terrain, nous recueillons des informations à caractère social sur des situations souvent ignorées des services sociaux traditionnels. Les gendarmes les communiquent alors à l’intervenante. Elle sait les faire remonter aux structures compétentes. »

Et à en croire le lieutenant-colonel Rudy Gaspard, patron du groupement de gendarmerie du Cher, le système fonctionne très bien depuis sa mise en action, fin novembre 2014. « Notre intervenante sociale, précise-t-il, est employée par l’association le Relais à raison de deux jours et demi par semaine. La salarier à temps complet lui permettrait d’être plus présente sur le terrain, au contact de nos brigades qui ont besoin de ses compétences. »

Grand isolement, détresse, désarroi…

Car les besoins sont importants. Tout particulièrement dans les zones les plus rurales du département, où les situations de grand, voire de très grand isolement abondent. Ce désarroi, cette détresse passent parfois sous les radars des services sociaux.

« Les gendarmes, explique Martine Perrin, directrice du pôle d’accès au droit et du service d’aide aux victimes au Relais, se retrouvent confrontés à des demandes urgentes en la matière. Il y a du lien social défait, des situations de droit de visite très tendues, des personnes spoliées, malmenées, agressées… Sur la base des procès-verbaux d’intervention communiqués par la gendarmerie, l’intervenante sociale peut alerter qui de droit. »

Placés au contact des services de police (au commissariat de Bourges, mais aussi à Vierzon, et à temps complet là-bas), ces intervenants sociaux découlent d’une loi de 2007 visant à améliorer l’accueil des victimes.

« Il faudrait aller plus loin, préconise Martine Perrin. Un plein-temps, pour notre intervenante en gendarmerie lui permettrait de se rendre sur le terrain, où les gendarmes sont demandeurs. Et de refaire du maillage social, dans des zones où ça devient urgent. »

D’où les invitations pressantes faites aux communes pour financer un poste complet. « L’idée fait son chemin », veut croire Martine Perrin.

« En 2016, 167 personnes ont été prises en charge à la suite d’interventions de gendarmerie, explique le commandant Jean-Yves Martin, officier adjoint chargé de la prévention au groupement de gendarmerie du Cher. Toutes étaient victimes de situations sociales défavorisées. C’est 44 personnes de plus qu’en 2015, soit une augmentation de 36 %. »
Parmi elles, on comptait 145 femmes et 2 personnes mineures. Treize de ces personnes étaient âgées de plus de 65 ans.
Plus grave : un tiers des personnes secourues étaient « totalement inconnues » des services sociaux du département.

Emmanuel Letreulle

Source www.leberry.fr

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