Articles

Le - Bertrand Soubelet candidat à Issy : « Je suis un Ovni, j’assume »

Bertrand Soubelet candidat à Issy : « Je suis un Ovni, j’assume »

Anthony Lieures|09 mars 2017, 20h20|0

Issy-les-Moulineaux, jeudi 9 mars 2017. L’ancien général Bertrand Soubelet, 57 ans, ex-n°3 de la gendarmerie nationale, se présente aux législatives sur la 10e circonscription des Hauts-de-Seine (Issy-Vanves-Boulogne).LP/A.L.

Anthony Lieures

Son analyse de la politique pénale du gouvernement en 2013 et son livre, « Tout ce qu’il ne faut pas dire », lui ont coûté très cher. Mais le général Bertrand Soubelet, ex-numéro trois de la gendarmerie nationale, qui a définitivement quitté l’institution en octobre dernier, n’a pas dit son dernier mot. Il brigue aujourd’hui l’investiture d’En Marche, le mouvement d’Emmanuel Macron, pour succéder au député sortant André Santini (UDI), frappé par la loi sur le non-cumul des mandats. Et si l’investiture ne vient pas… il ira « quoiqu’il arrive ».

Vous disiez détester la politique. Et vous voilà candidat aux législatives.Bertrand Soubelet. On m’aurait dit il y a 18 mois que je me lancerais un jour, j’aurais répondu : Même pas en rêve ! J’avais un dégoût profond… (il se reprend) pas de la politique, mais de la manière dont on en fait dans notre pays. Les hommes politiques se réclament sans cesse de l’intérêt général, mais j’ai observé avec quels critères ils prennent des décisions – parfois très importantes – et cela m’a toujours laissé pantois.

C’est ce qui vous a poussé à changer d’avis ?Je ne suis motivé que par une seule chose, la volonté de servir mon pays. Je l’ai fait pendant 35 ans avec la gendarmerie.

Qu’est-ce qui vous a séduit chez Emmanuel Macron ?Il a une démarche pragmatique, loin de toute idéologie. C’est un mec qui ose, qui propose quelque chose qui n’a jamais été fait jusqu’ici, loin des petits arrangements entre amis. C’est une bouffée d’oxygène.

C’est lui qui est venu vous chercher ?Ses collaborateurs m’ont contacté pour que je les conseille sur des sujets liés à la sécurité. J’ai dit oui spontanément, car je considère que mon expérience ne m’appartient pas. Je suis un produit de la République. Je dois tout à la gendarmerie. Au nom de quoi je garderais cette expérience pour moi ?

Vous sentez-vous de gauche ou de droite ?Ce clivage n’a plus de sens. Moi je ne suis ni de gauche, ni de droite. Je suis un homme de convictions.

Pourquoi vous présenter sur cette circonscription ?Car cela fait 20 ans que j’y habite ! Certains souhaitaient que je me présente au Pays basque, le berceau de ma famille. La facilité, c’était d’y aller. On me disait que là-bas, j’étais élu. Mais ma vie est ici. C’est peut-être plus difficile, et alors ? C’est une question de cohérence, et la preuve que je ne suis pas un calculateur ! Je suis un Ovni, et j’assume. Les Français veulent un renouvellement de la classe politique. Je le leur offre, avec ce que je suis.

Vous avez souhaité annoncer votre candidature en personne à André Santini…On se connaît depuis très longtemps. Je suis allé le voir pour lui dire que mon projet n’était pas dirigé contre lui. Qu’il est en cohérence avec mon parcours personnel. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a fait à Issy et à l’Assemblée, sur un certains nombres de sujets. J’ai aussi écrit une lettre à chaque élu de Vanves et d’Issy. Je sais que ce n’est pas la norme mais je pense qu’il est, justement, temps de faire de la politique autrement.

« Il a l’envergure »Quelle image les Isséens ont-ils de Bertrand Soubelet ? Dans le centre-ville, il ne faut pas chercher loin pour trouver un électeur potentiel pour l’ex-n°3 de la gendarmerie nationale. « C’est un personnage intéressant, qui porte une démarche nouvelle, dans l’air du temps certes, mais vitale », explique Bernard, 68 ans, homme « de centre-gauche » qui a même acheté son livre il y a un an. « Je pourrais voter pour lui, oui, poursuit-il. Il a l’envergure. Il était cadre d’une structure très rigoureuse, ce qui est l’assurance d’un profil psychologique stable », sourit-il.

Suzanne, 78 ans, ne le « connaît pas », mais promet de s’intéresser au profil de celui qui souhaite se présenter sous la bannière de Macron. « J’ai toujours voté socialiste, mais pour moi, le PS s’est gauchisé, explique-t-elle. Je voterai probablement Macron à la présidentielle, et si Hamon est toujours leader du PS aux législatives, je revoterai sûrement pour le mouvement de Macron… » Josette, 58 ans, avoue « ne jamais avoir entendu parler » de Bertrand Soubelet. Et regrette surtout le départ d’André Santini, député-maire (UDI) frappé par le non-cumul des mandats, qui ne se représente pas.

A.L.

leparisien.fr

Sourcewww.leparisien.fr

Be Sociable, Share!