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Loire-Atlantique : le propriétaire du chien qui avait mordu un gendarme relaxé

Un habitant de Cheix-en-Retz a été relaxé par le tribunal de Nantes, mardi 26 novembre, alors que son labrador avait mordu un gendarme, en mai 2017.

Publié le 27 Nov 19 à 13:48|Modifié le 27 Nov 19 à 14:54

Le labrador a mordu le gendarme, qui venait accompagner l’homme chez lui et qui l’avait invité à ouvrir la porte d’entrée de sa maison.
Le labrador a mordu le gendarme, qui venait accompagner l’homme chez lui et qui l’avait invité à ouvrir la porte d’entrée de sa maison. (©PxHere. com – illustration)

Le tribunal correctionnel de Nantes a relaxé, mardi 27 novembre 2019, un quinquagénaire de Cheix en Retz (Loire-Atlantique), qui était poursuivi pour « blessures involontaires […] par agression d’un chien détenu par une personne manifestement ivre », après que son labrador a mordu un gendarme venu à son secours.

La procédure était « un peu particulière », avait prévenu la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.

Le 26 mai 2017, vers 21 h 20, le prévenu avait en effet d’abord été victime d’une « agression » par « quatre ou cinq individus » qui lui auraient « volé son téléphone ». Elle avait eu lieu « au bord d’un cours d’eau », et les agresseurs étaient « repartis en bateau ».

« En sang », il avait alors appelé un voisin, qui avait lui-même alerté les forces de l’ordre. Mais à leur arrivée, les gendarmes avaient « tout de suite repéré » que la victime avait « l’air d’être ivre », a raconté, durant l’audience, la présidente du tribunal.

Ils avaient donc raccompagné l’homme chez lui, et l’avaient invité à leur ouvrir la porte d’entrée de sa maison. Le labrador de l’intéressé, qui se trouvait à l’intérieur, avait alors montré les dents et mordu un gendarme adjoint volontaire !

Ce chien n’était pourtant habituellement « pas méchant », s’était excusé le quinquagénaire. Cela lui avait valu malgré tout ces poursuites pour « blessures involontaires ».

« C’est à lui de prendre les précautions »

Pour ces faits, il avait initialement fait l’objet, en septembre 2017, d’une composition pénale, une alternative aux poursuites, au terme de laquelle il avait été convenu qu’il devait payer une amende de 200 € au Trésor public pour cette infraction. Mais la composition pénale avait finalement échoué : seuls 35 € avaient été payés dix mois plus tard.

L’affaire avait donc été renvoyée en Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), mais cette procédure dite de « plaider-coupable » n’était pas non plus allée à son terme, le prévenu ne s’étant pas déplacé.

Mardi, le prévenu n’est pas venu non plus à l’audience publique où devait être examiné son dossier. Âgé de 55 ans, il avait déjà été condamné six fois, entre 2008 et 2016.

Il avait notamment écopé de deux mois de prison ferme en 2015 en comparution immédiate, après avoir refusé de s’arrêter pendant vingt kilomètres alors que les gendarmes le poursuivaient : il avait 1,6 g d’alcool par litre de sang.

Ce père de deux enfants de famille, alors dépressif, avait à l’époque peiné à expliquer pourquoi il n’avait pas répondu aux sommations des gendarmes. « J’avais mon chien dans la voiture, je voulais qu’il rentre à la maison… Moi, vous savez, j’aime les animaux », avait-il simplement bredouillé.

Déjà connu de la justice

Dix mois plus tard, l’homme avait été condamné avec un jeune de 21 ans à cinq mois de prison ferme pour avoir agressé et séquestré deux de leurs voisins qu’ils accusaient de « sorcellerie », à Rouans. « Très alcoolisés et très énervés », ils avaient menacé de « saigner » et « faire la peau » du sexagénaire, accusé de « jeter des sorts » sur le plus jeune des deux.

Reste que ce paysagiste était bel et bien coupable aux yeux du procureur pour les « blessures involontaires » de son labrador.

« C’est lui qui connaît son chien, c’était à lui de prendre les précautions, avait appuyé le représentant du ministère public. Le gendarme n’a pas commis de geste inapproprié qui aurait pu faire prendre peur au chien. » Il avait requis en conséquence une amende « assez raisonnable » de 150 € à l’encontre du prévenu.

Mais la juge a préféré relaxer le quinquagénaire au vu du « doute » qui plane sur « les circonstances dans lesquelles il a fait sortir son chien » : les déclarations de l’intéressé et du gendarme blessé sont « divergentes » sur ce point.

©PressPepper

Source : actu.fr


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