Lorsqu’ils ont été arrêtés dans leur manoir des environs de Marmande (Lot-et-Garonne), ces deux hommes, en couple, ont aussitôt demandé aux gendarmes de prendre le plus grand soin de leur collection d’objets religieux présumés volés dans les églises de Varès, Guérin, Antagnac et Casteljaloux.

Sans oublier Argenton. Ils avaient constitué chez eux un véritable musée avec des objets qu’ils restauraient parfois pendant des mois pour les remettre en état. Des voleurs au bon coeur.

«Ce sont des voleurs qui justifient leur acte par le souci de sauvegarder le patrimoine religieux. Ils prenaient soin d’ailleurs de dérober des objets qui se dégradaient pour les préserver du temps qui passe», explique Emmanuel Locatelli, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Marmande. Les deux hommes âgés de 33 et 32 ans avaient été repérés par un témoin alors qu’ils visitaient l’église du village de Guérin de façon insistante. Une femme avait alors pris soin de relever la plaque d’immatriculation de leur véhicule. A l’arrivée des gendarmes dans le manoir que les deux suspects envisageaient de transformer en maison d’hôtes et musée personnel, les militaires ont découvert 700 pièces d’art religieux parfaitement entretenus et surtout restaurés ! Crucifix, tabernacles, bénitiers, bougeoirs, clochettes et chaises de prières avaient envahi l’univers de ces deux hommes passionnés par les objets de culte qu’ils admiraient. Tous n’ont sans doute pas été volés car ils écumaient aussi les brocantes de la région et un long travail d’identification de chaque pièce commence pour les gendarmes.

Les deux hommes arrêtés ont été très coopératifs avec les enquêteurs et les ont même conseillés pour transporter avec le plus grand soin certaines statues. Comme cet archange de Saint-Gabriel dont ils ont démonté les ailes pour éviter de les endommager. Une statue que l’un des deux hommes, restaurateur amateur, avait réparé pendant plus de quatre mois pour la remettre à neuf. Des voleurs collectionneurs qui ont aussi fourni des couvertures aux gendarmes pour envelopper d’autres objets délicats. Certains seront restitués aux églises de la région mais en bien meilleur état qu’à l’origine du vol présumé.

Pour les autres objets, les deux hommes en seront désormais les dépositaires provisoires en attendant que les gendarmes identifient leurs légitimes propriétaires. Le couple de voleurs sera convoqué au tribunal d’Agen au mois de novembre pour comparution. Il se peut que la peine infligée à ces voleurs si particulier soit de «restaurer» tous les objets de culte de la région. Une peine qui sera leur passion.

Source : www.leparisien.fr

Lot-et-Garonne : les pilleurs d’église interpellés

Publié le 25/09/2015 à 08h27 , modifié le 25/09/2015 à 15h15 par David Gauthier

Plusieurs lieux de culte catholiques des Landes de Gascogne avaient été la cible de vols d’objets religieux, ces derniers jours. Deux hommes ont été interpellés. Leur domicile était rempli de statues.

Les objets de culte vont réintégrer leurs églises.© ALAIN GUILBAUD

Non, la gendarmerie de Sainte-Bazeille n’organisait pas, jeudi après-midi, une brocante sauvage sur son parking. Ces objets de culte, dérobés ces derniers jours dans des églises situées dans les Landes de Gascogne, ont été étalés pour être restitués aux maires lésés. Deux hommes, qui pourraient être les auteurs des larcins, ont été interpellés à leur domicile mardi soir, près de Tonneins, par la brigade de gendarmerie de Marmande. Le maire d’Antagnac, Francis Bordes, n’en revient pas. L’église Saint-Jean-Baptiste de sa commune a été visitée lundi soir. « Trois jours après, on a les deux statues en main. Quelle rapidité de la gendarmerie ! », s’étonne l’édile. Il ne peut s’empêcher de rajouter un tonitruant « Pour une fois ! », devant le regard amusé du commandant de la compagnie de gendarmerie de Marmande, Emmanuel Locatelli.

Publicité « Une des statues volées a été retrouvée plus propre et en partie restaurée… »
L’agent et ses collègues n’ont pas seulement trouvé « deux jeunes hommes atypiques » en perquisitionnant le domicile des supposés coupables. « C’était un vrai musée ! Il y avait des statues partout », décrit-il. Les deux jeunes ne répondent pas à l’image répandue du roublard aguerri. « On avait en face de nous deux gars qui disent vouloir décorer et aménager une grosse maison qu’ils sont en train de retaper », s’étonne encore le commandant. Des cambrioleurs restaurateurs et fans de déco, en somme. « Une des statues volées a été retrouvée plus propre et en partie restaurée… »

Le réflexe d’une retraitée
La recherche des pilleurs aurait pu être infiniment plus complexe. Tout est parti de la cinquième tentative des auteurs mis en cause. Une retraitée habitant à Guérin – qui souhaite rester anonyme – est tombée nez à nez avec les voleurs le mardi. « Ils faisaient des allers-retours entre leur voiture et l’église. L’un des deux m’a regardé et m’a dit : ‘‘On se promène » ».

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Mais la Lot-et-Garonnaise n’a pas été dupe. Elle a pris le temps de relever la plaque d’immatriculation. Avant de prévenir immédiatement les gendarmes. « Les deux prévenus n’étaient pas fichés. Sans ça, ils seraient peut-être dans la nature », reconnaît Emmanuel Locatelli.

Les deux hommes comparaîtront le 20 novembre devant le tribunal de grande instance d’Agen.

Source : www.sudouest.fr