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Qu’apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier ?

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (1)Dans dix mois, on pourra les rencontrer en uniforme à la tête d’une brigade de gendarmerie, d’une section de recherches chargée d’enquêter ou pendant une manifestation en train d’assurer le maintien de l’ordre. Les 140 futurs gendarmes, qui prendront leur premier poste un peu partout en France dès le mois d’août prochain, étaient récemment à Saint-Astier pour leur stage pratique axé sur le maintien de l’ordre, mais aussi l’intervention dans des circonstances particulières.

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (2)Au sein du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG), ils ont été confrontés pendant deux semaines à des manifestants ayant érigé des barricades à l’aide de voitures brûlées, ou à un mari violent retranché avec sa femme et muni d’une arme. Ils ont dû traquer des voleurs venant d’arracher un distributeur automatique de billets, ou encore faire face au braquage d’un entrepôt de nuit, avec des collègues blessés et sans savoir si les malfaiteurs étaient encore sur les lieux.

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (3)Pour l’un de ces exercices grandeur nature, la promotion s’est retrouvée divisée entre manifestants et gendarmes mobiles destinés à maintenir l’ordre, dans le cadre d’une manifestation qui dégénère en « violences urbaines », selon le scénario établi. Face à une barricade de voitures brûlées, les élèves aux commandes de deux véhicules blindés ont foncé sur les carcasses de voiture pour dégager la route. Préalablement, un autre groupe a tenté de repousser les manifestants vers leur circuit habituel, à l’aide de vraies grenades lacrymogènes.

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (4)Les élèves gendarmes avaient pour la première fois sous leurs ordres de réelles unités de gendarmes mobiles. De quoi appréhender la réalité de leur futur poste. « On se retrouve à commander des gens qui ont de l’expérience. C’est impressionnant au début, mais c’est aussi très formateur », explique Nicolas Zymelka, élève de deuxième année. Chacun à son poste a dû transmettre les ordres et rendre compte régulièrement de la situation.

« Un minimum de mots »

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (5)« Le but premier est que les élèves appliquent la méthodologie du commandement. Ils doivent savoir utiliser les termes militaires pour donner un ordre et rendre compte d’une situation de manière efficace et avec un minimum de mots », explique le commandant de la promotion, le lieutenant-colonel Vincent Lamballe.

Cet exercice de maintien de l’ordre, que l’on pourrait juger peu gratifiant, a déclenché l’enthousiasme de beaucoup de futurs gendarmes. « Il y a de l’action », « On voyage », « on vit en groupe », argumentent Stéphanie Mézière et Nicolas Zymelka, deux élèves qui souhaitent obtenir une affectation de commandement au sein des unités mobiles.

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (6)« C’est vrai que ces fonctions attirent pas mal de jeunes. Mais, après un certain temps dans la mobile, certains gendarmes éprouvent le besoin de se poser, car ce n’est pas toujours idéal pour une vie de famille. Les unités sont en déplacement sur tout le territoire, y compris outre-mer », explique le lieutenant-colonel Vincent Lamballe. Mais « pour les jeunes, c’est l’action qui prime ».

Que sont-ils devenus ?

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (7)Il y a un an, « Sud Ouest » avait déjà rencontré cette promotion de futurs officiers de gendarmerie. Universitaires pour la plupart, ils commençaient tout juste leur formation de gendarme par un stage d’immersion militaire, en enchaînant exercices dans les bois périgourdins et épreuves d’endurance, avec des parcours de plusieurs dizaines d’heures après seulement deux heures de sommeil. Après l’apprentissage militaire en 2012, les futurs gendarmes ont appris ces dernières semaines à Saint-Astier les techniques de commandement et de gestion de situations difficiles.

Qu'apprend-on aux futurs gendarmes à Saint-Astier (8)Entre les deux stages à Saint-Astier, deux élèves ont déclaré forfait. « Une a été prise au concours national de la magistrature. L’autre a considéré que ce métier, qui exige un engagement particulier, n’était pas pour lui », explique le commandant de la promotion, Vincent Lamballe.

Nicolas Zymelka, rencontré il y a un an lors d’un exercice d’escalade du côté de Paussac-et-Saint-Vivien, est, lui, ravi. Titulaire d’un master de droit, il défend avec enthousiasme son futur métier. Le stage de ces deux dernières semaines a été une révélation : « Le maintien de l’ordre, c’est ce que je veux faire ».

« Confiance renforcée »

« On nous apprend à avoir une riposte proportionnée et efficace », explique Stéphanie Mézière, issue d’une famille de gendarmes. Elle se destine aussi à prendre le commandement d’une unité de gendarmes mobiles. Un poste où les femmes restent minoritaires. « Il faut simplement avoir de la voix », dit-elle en souriant. Pour elle, la formation dispensée est intense, notamment au niveau « des textes de lois et des procédures judiciaires » à assimiler en quelques mois. Mais elle en ressort « avec une confiance renforcée ». « On nous fait connaître nos limites physiques et psychologiques. J’ai découvert que j’étais bien plus résistante que ce que je pensais. »

Source : SUD OUEST www.sudouest.fr

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