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Le - Gendarmerie du Loir-et-Cher : « cultiver le lien avec la population »

Gendarmerie du Loir-et-Cher : « cultiver le lien avec la population »

Publié le 13/02/2021 à 06:25 | Mis à jour le 13/02/2021 à 08:56

  • FAITS DIVERS JUSTICE 
  • BLOIS
La gendarmerie départementale compte 516 gendarmes d’active et 206 réservistes."
La gendarmerie départementale compte 516 gendarmes d’active et 206 réservistes.© Photo NR
Le colonel Samuel Joguet, depuis le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie à Blois."
Le colonel Samuel Joguet, depuis le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie à Blois.© Photo NRprevnext

Arrivé le 1er août dernier à la tête du groupement départemental de gendarmerie, le colonel Samuel Joguet a pris ses marques alors que la crise sanitaire ne laissait guère de répit, sans parler des événements opérationnels qui se sont succédé depuis. Il a trouvé le temps de visiter les trois compagnies de Blois, Romorantin et Vendôme ainsi que leurs différentes unités pour rencontrer les militaires (1) qu’il dirige. Le patron des gendarmes a aussi fait connaissance avec nombre d’élus locaux avec lesquels il tient à entretenir un dialogue permanent.

Un « cordon ombilical » avec le territoire. Ce lien avec le département, il le cultive au travers des gendarmes réservistes très engagés depuis le début de la crise sanitaire, en assurant par exemple la distribution de masques au profit des établissements scolaires ou encore pour visiter les commerçants, les entreprises, les personnes âgées dans le cadre de l’opération #RépondrePrésent. « Les réservistes issus du territoire sont notre ADN et notre cordon ombilical avec la population. » Ces relations avec les communes se cultivent au travers des conventions de participation citoyenne, déjà une trentaine à ce jour, que le colonel Joguet souhaite développer même si la période ne permet pas de tenir des réunions publiques. Il compte aussi s’appuyer davantage sur le syndicat intercommunal de vidéoprotection afin d’améliorer la couverture du territoire.

Plusieurs blessés en intervention à déplorer

Face à la crise sanitaire. Le coronavirus donne beaucoup de travail aux gendarmes qui ont effectué des centaines de contrôles depuis mars 2020 dans le but de faire respecter le confinement puis le couvre-feu. Près de 3.000 contraventions ont été dressées mais la majeure partie de la population joue le jeu malgré des signes de lassitude. Quelques bars clandestins ont été fermés çà et là, tout comme il a fallu disperser plusieurs rassemblements festifs. « Ceux qui ne respectent pas les mesures nous posaient déjà problème avant », observe le commandant du groupement. Les rangs des militaires n’ont pas été épargnés par la maladie mais sans conséquences fâcheuses : « Nous avons eu quelques cas positifs mais notre protocole nous a permis de réagir vite pour préserver les unités et garantir leur fonctionnement. »

La délinquance recule mais… Conséquence positive de la pandémie : le nombre d’accidents de la route a chuté (- 20 %) même si les gendarmes relèvent encore pas mal d’infractions (vitesse, alcool et stupéfiants au volant). La délinquance globale est en nette diminution, notamment les cambriolages, car les gens restent davantage chez eux. « En revanche, les violences intrafamiliales ont progressé en 2020 avec 571 victimes recensées contre 530 en 2019 et 467 en 2018, déplore le colonel Joguet, mais nous mettons actuellement en place des cellules spécialisées dans les trois arrondissements pour mieux accueillir les victimes et traiter les procédures. » Les gendarmes ne désarment pas non plus sur le front des stupéfiants. « En 2020, nous avons démantelé 24 trafics implantés localement et saisi l’équivalent de 75.000 euros d’avoirs criminels. » Cette année, le colonel Joguet compte accentuer la présence des militaires sur le terrain, en particulier dans les transports en commun.

Des gendarmes de plus en plus exposés. Le drame de Saint-Just (trois militaires assassinés par un forcené en décembre dernier) a beaucoup affecté les gendarmes. « Depuis le début de l’année, nous avons eu à déplorer plusieurs blessés en intervention. Localement aussi, il y a des situations parfois très délicates à gérer face à des individus potentiellement dangereux. L’état d’esprit est bon mais la gendarmerie subit elle aussi les effets de la crise et de la détresse de la population. Nous sommes représentés au Beauvau de la sécurité qui nous offre l’occasion d’évoquer nos besoins comme nos difficultés. »

Le colonel Joguet est visiblement heureux de commander un groupement doté de « belles unités dont certaines très spécialisées, par exemple dans la lutte contre la cybercriminalité, d’autres dans les interventions à risques. » L’officier compte se montrer très attentif à la sécurité de ses personnels ainsi qu’aux conditions d’exercice de leurs missions en particulier l’usage de la force en intervention.
(1) Le groupement de Loir-et-Cher compte 516 gendarmes d’active et 206 réservistes.

OGER

Lionel OGER

Journaliste, rédaction de Blois

@LionelOger

Source : www.lanouvellerepublique.fr

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