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Saint-Genis-Pouilly : la sécurité au cœur du débat

 MIS EN LIGNE LE 30/11/2019 À 08:00 

PAR AMÉLIE VUARGNOZ

Lundi 25 novembre, la municipalité de Saint-Genis-Pouilly, conjointement avec les services de gendarmerie, a organisé une réunion d’information sur les sujets de sécurité. Les questions des riverains ont été nombreuses.

Bon nombre de Saint-Genésiens avait fait le déplacement lundi 25 novembre.
Bon nombre de Saint-Genésiens avait fait le déplacement lundi 25 novembre.

Les habitants de la commune étaient nombreux à faire le déplacement à la salle Jean-Monnet, lundi 25 novembre. Face à eux, le maire, Hubert Bertrand, le commandant Cardin de la compagnie de Gex, le lieutenant Lacombe de la brigade de Thoiry accompagné de son adjoint, le principal du collège Jacques Prévert et le directeur départemental de l’ADSEA (association départementale sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence).

Les habitants veulent des réponses

Les habitants avaient à cœur de rencontrer la gendarmerie pour avoir des réponses à leurs questions et leurs inquiétudes. « Les faits durent depuis deux ans, souligne l’un des participants. C’est régulièrement les mêmes individus. On a un peu de mal à comprendre pourquoi rien ne bouge. On en tous marre. Aujourd’hui, ça se calme parce qu’il fait froid, mais au mois de mai, ça va repartir. Cette année, ça a été du mois de mai jusqu’à octobre et ça fait long quand vous dormez 4 h par nuit. Il y a quelque chose à faire sur le long terme. » « J’habite en face du gymnase, explique une autre. Nuit et jour, on est squatté. Ils viennent avec leurs petits sièges de camping. Ils jettent leurs déchets, ils font du deal. Quand vous faites des interpellations, est-ce que ces jeunes passent en jugement ? Est-ce que quand ils sont mineurs les parents sont appelés ? »

L’épisode des voitures brûlées a également marqué les habitants. « On habite aux Hautains, insiste une riveraine. Il y a continuellement du bruit, même le dimanche après-midi on ne peut pas se reposer. J’ai été victime de ce sinistre, ça fait quatre semaines que je n’ai pas de voiture. On a eu énormément de frustration. Nous avons eu du dialogue et on a eu l’impression qu’en face qu’il n’y avait pas de répondant. On venait contrôler des jeunes et on repartait. On a également ressenti de la colère quand on a vu nos voitures brûler. Est-ce qu’on va nous dire qui l’a fait, où ne le saura-t-on jamais ? »

« Saint-Genis n’est pas délaissée par les gendarmes »

Les gendarmes ont insisté sur leur présence dans la commune. « Sachez que l’on a été très préoccupé et très attentifs par ce qu’il se passait ici, souligne le commandant Cardin. Saint-Genis-Pouilly, ce n’est pas une ville où les forces de l’ordre ne peuvent pas rentrer, ce n’est pas une ville où on a affaire à des jeunes qui se confrontent aux forces de l’ordre. Aujourd’hui on est principalement face à des individus qui commettent des troubles à la tranquillité publique, qui font beaucoup de tapage ainsi que des rodéos, conducteurs de véhicules à deux ou quatre roues. Nous sommes fortement engagés, principalement sur le quartier des Hautains. Les gendarmes se déplacent systématiquement à chaque alerte. On a interpellé des individus dans ce type de situation, on est offensif. »

Le lieutenant Lacombe insiste : « Il y a eu débauche d’énergie de notre part. Beaucoup de personnels été engagés sur le terrain, sur les créneaux que l’on avait ciblés. On n’a peut-être pas obtenu le résultat escompté, mais sachez que Saint-Genis n’est pas délaissée par les gendarmes. Il ne faut pas hésiter à nous appeler. Lorsqu’il y a des abus et tapage on intervient automatiquement. Toutefois, la gendarmerie ne peut pas soigner tous les maux de la société. Il faut aussi que les parents prennent leurs responsabilités, ce n’est pas de notre ressort. Si on doit intervenir toutes les dix minutes, dans la limite de nos moyens, on le fera. »Plus d’infos

– Le maire, Hubert Bertrand a également annoncé un renfort de policiers municipaux. « Nous avons actuellement un cabinet de recrutement. Nous allons ouvrir deux postes supplémentaires pour la police municipale. »

– Les habitants ont également pointé du doigt l’utilité et l’emplacement des caméras. « Qui peut visionner les images ? questionne l’un des participants. Jusqu’à quelle distance peut-on voir ? Les images sont-elles vraiment exploitées ?  » Actuellement la commune dispose de plus de 30 caméras de vidéo protection. « S’il faut en rajouter, on le fera », a terminé le maire.85 gendarmes ont été mobilisés pour les différents incendies

Le commandant de la compagnie de Gex a expliqué l’intervention de ses hommes durant la période des incendies à répétition. « On a comptabilisé au total sept soirées avec des feux. Il y a eu une accélération pendant les vacances de la Toussaint, quatre en l’espace d’une semaine avec la soirée d’Halloween. Cette dernière a cristallisé des problèmes, mais pas seulement à Saint-Genis. C’est devenu un jeu, comme les soirées du Jour de l’An. Concernant notre action, on a occupé le terrain, mais pas forcément de manière visible. Présents en civil, en camouflage dans la ville pour essayer d’endiguer le phénomène, ce sont au total 85 gendarmes qui ont été mobilisés durant huit soirs dans la période des incendies pour essayer de contenir et arrêter les dérives. Dix gendarmes, tous les soirs, ont été dédiés à Saint-Genis. On a assuré une présence physique, patrouillé en véhicule ou à pied. Au vu de l’urbanisation du quartier des Hautains, on ne peut pas mettre un gendarme au pied de chaque immeuble et dans chaque parking. »

Un dispositif spécifique pour le jour de l’an

« Toutes les enquêtes sont en cours. Je peux vous affirmer que concernant les coupables, nous faisons notre travail. Nous sommes offensifs. Mais encore faut-il qu’on ait des éléments. Quand on a été appelé sur les incendies, pas de témoignages, nul n’a jamais rien vu, ce n’est peut-être pas de chance ; mais si vous avez été témoin, il faut absolument vous manifester. On compte sur la vigilance de chacun. Aujourd’hui, la situation est redevenue calme à Saint-Genis, je sais qu’il peut y avoir ponctuellement du tapage ou des rodéos, on continue à intervenir. Je serais très vigilant. Le Jour de l’An je mettrai en place un dispositif spécifique. »

Source : www.lemessager.fr


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